Quand un grand patron britannique pratique le "french bashing"... et s'excuse

Par latribune.fr  |   |  331  mots
"Vous montez dans l'Eurostar [...] depuis un trou de misère en pleine Europe, la gare du Nord, et descendez à une gare moderne, tournée vers l'avenir", a déclaré Andy Street.
Alors qu'il revenait de Paris, Andy Street, le directeur des grands magasins John Lewis a estimé que la France était "un pays en déclin", "fini", conseillant à ses interlocuteurs "d'arrêter tout de suite d'y investir".

Le "french bashing", une arme à manier avec prudence. Après avoir attaqué la France, le directeur de la chaîne britannique de grands magasins à succès John Lewis a présenté plus tard ses excuses pour être "allé trop loin".

"Je n'ai jamais visité un pays aussi mal à l'aise", "rien ne marche et, pire, ça n'inquiète personne", avait déclaré Andy Street lors d'un dîner mercredi soir avec des entrepreneurs à Londres, selon des propos cités vendredi 3 octobre au matin par le quotidien The Times.

Il revenait de Paris, où il a reçu un prix

Au moment où son entreprise s'apprête à lancer une version française de son site de vente en ligne (la date de lancement est pour le moment inconnue), les propos initiaux d'Andy Street avaient surpris. D'autant plus qu'il revenait de Paris où il était allé chercher, au nom de son entreprise, une récompense à une conférence internationale du secteur (la Word Retail Conference). Et le directeur de John Lewis d'estimer le contraste avec Londres "extrême" :

"Vous montez dans l'Eurostar [...] depuis un trou de misère en pleine Europe, la gare du Nord, et descendez à une gare moderne, tournée vers l'avenir."

Il avait ajouté que la France, "un pays en déclin", était "finie". "Si vous avez investi dans des affaires en France, arrêtez tout de suite", avait-il conseillé à ses interlocuteurs.

Des remarques "humoristiques"

La presse britannique et française s'étant immédiatement emparées de la polémique, Andry Street a présenté ses excuses dans un communiqué le jour-même dans l'après-midi.

"Mes remarques étaient censées être humoristiques et sur le ton de la plaisanterie. A la réflexion, je suis clairement allé trop loin. Je regrette ces propos et présente des excuses sans réserve."

Au Royaume-Uni, le groupe cible particulièrement une clientèle de classes moyenne-supérieure, attirée entre autres par la bonne réputation de son service après-vente.