Sapin et Macron à Berlin pour réclamer des investissements

Par latribune.fr (avec AFP)  |   |  312  mots
Pour Berlin, la clé de la guérison de la zone euro est la confiance, qui passe par un assainissement des finances publiques et des réformes structurelles.
"50 milliards d'euros d'économies chez nous, 50 milliards d'investissements chez eux, ce serait un bon équilibre". Avec cette revendication chiffrée, les ministres français de l'Économie et des Finances rencontrent lundi à Berlin leurs homologues allemands - au risque de repartir déçus...

Sigmar Gabriel et Wolfgang Schäuble les attendent de pied ferme pour discuter relance. Au menu de cette rencontre avec les ministres français de l'Économie et des Finances, Emmanuel Macron et Michel Sapin: les moyens de redynamiser les investissements et la croissance dans les deux pays et l'Europe toute entière. En amont de la visite, les quatre protagonistes ont réaffirmé des positions très éloignées.

Pour Berlin, la clé de la guérison de la zone euro est la confiance, qui passe par un assainissement des finances publiques et des réformes structurelles.

Wolfgang Schäuble ne conteste pas que son pays ait besoin d'investissements, il l'a redit dans une interview dimanche 19 octobre. "Mais nous ne voulons pas de croissance à crédit", a-t-il martelé. Son objectif premier reste le "zéro pointé" du déficit fédéral l'an prochain. "C'est le seul moyen de générer la confiance", pour lui. L'investissement devra être pour l'essentiel privé, la tâche de l'État est simplement d'en favoriser les conditions.

"50 chez nous, 50 chez eux"

Paris voudrait quant à lui que le partenaire allemand utilise ses marges de manœuvre budgétaires pour investir dans le soutien de l'économie, ce dont tous les Européens profiteraient par ricochet.

Avant de faire le voyage, Emmanuel Macron a chiffré la requête, pour la première fois: "50 milliards d'euros d'économies chez nous, 50 milliards d'investissements chez eux, ce serait un bon équilibre", a jugé le ministre dans une interview conjointe avec Michel Sapin au quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ) à paraître lundi 20 octobre.

Le ministre français de l'Économie estime que, pour l'Allemagne, qui affiche depuis 2012 des comptes publics à l'équilibre (tous niveaux confondus: État fédéral, Länder et communes), 50 milliards d'euros de dépenses supplémentaires "seraient compatibles avec une politique budgétaire sérieuse".