Hongrie : la rue a eu raison du projet de "taxe internet" de Viktor Orban

Par latribune.fr (avec Reuters)  |   |  342  mots
Viktor Orban, le Premier ministre hongrois est arrivé au pouvoir en 2010. Son parti a remporté les dernières législatives d'avril 2014.
Le Premier ministre hongrois a annoncé qu'il abandonnait son projet de taxe internet "dans sa forme actuelle" alors que les manifestations continuaient de mobiliser massivement. Il a annoncé qu'une consultation aura lieu en janvier prochain sur la question de la régulation d'internet.

Le gouvernement hongrois va abandonner son projet visant à taxer le trafic de données sur internet, mesure à l'origine d'importantes manifestations antigouvernementales depuis une semaine, a annoncé le Premier ministre Viktor Orban, vendredi.

"La taxe ne peut pas être introduite dans sa forme actuelle car le gouvernement souhaite élargir la taxe sur les télécommunications, mais les gens voient cela comme une taxe sur internet", a expliqué Orban sur Radio Kossuth.

"Si le peuple n'approuve pas une chose et si de plus il la considère comme déraisonnable alors elle ne doit pas être faite", a-t-il poursuivi. "Le droit fiscal doit être modifié. Cela doit être retiré".

Au pouvoir depuis 2010, Viktor Orban n'a pas la réputation de craindre les conflits. Son parti, Fidesz (centre-droit), a largement modifié la législation hongroise, nationalisant les avoirs des fonds de pension privés et taxant les grandes entreprises et les banques pour réduire le déficit budgétaire.

"Deux questions"

Le projet d'une taxe sur l'internet a provoqué un large mécontentement public face à la politique menée par le Premier ministre, accusé d'autoritarisme par ses adversaires. Face à la mobilisation, le chef du gouvernement a décidé de faire machine arrière, estimant que ce projet posait "deux questions".

"Il y a la question de savoir ce qu'on peut et ce qu'on ne peut pas faire en matière de régulation d'internet et il y a la question financière d'internet", a-t-il dit.

"Nous devons déterminer où vont les énormes profits générés en ligne et voir s'il existe un moyen pour en conserver une partie en Hongrie afin d'alimenter le budget", a-t-il poursuivi.

Le Premier ministre a annoncé qu'une consultation sur ces deux questions débuterait en janvier prochain.

Le projet gouvernemental prévoyait dans un premier temps de taxer les transferts de données à un taux de 150 forints (48 centimes d'euros) par gigabytes. Face à la contestation, Fidesz avait proposé un système forfaitaire de 700 forints (2,26 euros) par mois pour les particuliers et 5.000 forints (16,14 euros) pour les entreprises.