Victoire de Syriza : la gauche enthousiaste, l'UMP sur la retenue

Par latribune.fr (avec AFP)  |   |  919  mots
Le parti de gauche radicale Syriza a emporté dimanche les élections législatives en Grèce sans pour autant obtenir la majorité absolue au Parlement.
La gauche radicale et le Parti socialiste se sont félicités de la victoire du parti d'Alexis Tsipras lors des législatives grecques. De son côté, l'UMP attend que le prochain Premier ministre respecte les "engagements européens et internationaux de la Grèce".

Publié le 26/01/2015 à 08:47. Mis à jour le 26/01/2015 à 10:24.

Que ce soit du côté de la gauche ou de la droite, aucun homme politique français n'a désapprouvé la victoire du parti de gauche radicale grec Syriza. Revue de détail des réactions de la classe politique française.

  • L'Elysée rappelle "sa volonté de poursuivre l'étroite coopération entre" la France et la Grèce

Dans un communiqué laconique, dimanche 25 janvier, le Président de la République "félicite M. Tsipras de la victoire de Syriza aux élections législatives grecques". Il tient à rappeler "l'amitié qui unit la France et la Grèce et fait part à M. Tsipras de sa volonté de poursuivre l'étroite coopération entre nos deux pays, au service de la croissance et de la stabilité de la zone euro, dans l'esprit de progrès, de solidarité et de responsabilité qui est au cœur des valeurs européennes que nous partageons".

  • Le Parti socialiste "se félicite de la victoire des forces de gauche en Grèce"

La victoire de Syriza est "une bonne nouvelle pour le peuple grec", s'est enthousiasmé le Parti socialiste par le biais de son secrétaire national à l'Europe, Philip Cordery, dimanche. Et de renchérir: "La ligne anti-austérité est aujourd'hui renforcée en Europe. Depuis 2012, François Hollande et les leaders sociaux-démocrates sont à l'oeuvre pour réorienter l'Union européenne. Ils trouveront en Alexis Tsipras un nouvel allié."

  • "Ce chemin doit maintenant inspirer la gauche française", estime Benoît Hamon

"C'est une très grande source d'espoir pour tous ceux qui croient encore qu'Europe et progrès sont conciliables. Ce chemin doit maintenant inspirer la gauche française. Le gouvernement de gauche française doit maintenant soutenir clairement le futur gouvernement grec dans son désir d'en finir avec l'austérité et renouer avec la justice économique et social", a assuré le socialiste Benoît Hamon dans un communiqué, dimanche.

  • Pour Mélenchon, la "toute puissance arrogante des libéraux" s'est "fracassée en Grèce"

"C'est une journée historique parce que la période que nous avons connue de toute puissance arrogante des libéraux, de leurs soi-disant recettes miracles pour sauver l'économie, s'est fracassée en Grèce. Pour la première fois, c'est un changement radical mais voulu par le peuple, de manière démocratique, pacifique, avec des bulletins de vote et des convictions politiques. C'est admirable", s'est réjoui jean-Luc Mélenchon sur France 2, lundi.

  • Christian Picquet, cofondateur du Front de gauche, veut qu'on entende "ce que dit le peuple grec"

La victoire de Syriza a comme un goût de revanche pour le Front de gauche. "Seuls les puissants, la Commission européenne et la droite conservatrice allemande peuvent avoir peur de la victoire de Syriza. Pas les peuples, pas la gauche de notre continent auxquels on  prétend imposer une ligne néolibérale dont la faillite économique, sociale et démocratique n'est plus à démontrer", a déclaré Christian Piquet, cofondateur du Front de gauche et porte-parole de Gauche unitaire.

  • L'UMP prend "acte du choix fait par le peuple grec"

"Depuis trois ans, sous la direction du Premier Ministre Antonis Samaras (Nouvelle démocratie, ndlr), dont l'UMP tient à saluer l'action, la Grèce a conduit une politique courageuse d'assainissement de ses comptes publics et redressement de son économie", a lancé l'UMP dans un communiqué. Le parti de droite prend toutefois "acte du choix fait [...] par le peuple grec" et "adresse à la nouvelle majorité ses voeux de succès".

Et d'ajouter: "Il appartiendra au prochain Premier ministre grec de clarifier les choix de son gouvernement, s'agissant de la nécessaire maîtrise de ses comptes publics comme du respect des engagements européens et internationaux de la Grèce. [...]  L'UMP est convaincue que le nouveau gouvernement grec agira conformément au choix européen fondamental qui est celui du peuple grec."

  • Pour Xavier Bertrand, "le contribuable français ne paiera pas à la place du contribuable grec"

Invité, lors du Grand Jury RTL/LCI/Le Figaro dimanche, Xavier Bertand a estimé que "si Syriza gagne, ce n'est pas une surprise: trop d'austérité en Grèce et faillite d'une classe politique. Il ne faut pas s'étonner que les électeurs fassent un autre choix. Mais ce n'est pas le contribuable français qui paiera à la place du contribuable grec. Vous pouvez demander des réformes structurelles mais vous ne pouvez pas demander trop et saigner un peuple".

  •  "Un coup d'arrêt aux politiques d'austérité inefficaces", selon Nicolas Dupont-Aignan

Nicolas Dupont-Aignan, député de l'Essonne et président de Debout la France voit dans la victoire de Syriza "un coup d'arrêt aux politiques d'austérité inefficaces imposées aux peuples européens". Et de renchérir: "Ce n'est pas seulement la victoire de la gauche radicale mais aussi le réveil d'un peuple qui n'en pouvait plus. Les Grecs ont rejeté la politique d'austérité que leur ont fait successivement subir les deux partis du système."

  • Marine Le Pen salue "l'ouverture du procès de l'euro-austérité"

"Je me réjouis de la gifle démocratique monstrueuse que le peuple grec vient d'administrer à l'Union européenne", a déclaré Mme Le Pen sur RTL, lundi. Pour la présidente du parti d'extrême droite, cette victoire est "l'ouverture du procès de l'euro-austérité" "Ceux qui pensent que l'on peut améliorer l'Union européenne se trompent et porteront la responsabilité du temps perdu", a-t-elle ajouté.