Sapin prône un "nouveau contrat" avec la Grèce

Par latribune.fr (avec AFP et Reuters)  |   |  467  mots
Yanis Varoufakis a exclu toute nouvelle tranche d'aide, estimant que le pays était devenu dépendant à l'endettement et qu'il était temps de "décrocher".
La France souhaite un "nouveau contrat" avec la Grèce, dont la dette publique n'est qu'un sujet parmi d'autres, a déclaré dimanche le ministre français des Finances, Michel Sapin, après une rencontre avec son homologue Yanis Varoufakis à Paris, dimanche. Le ministre grec souhaite que le remboursement de la dette de son pays soit lié à sa capacité à retrouver la croissance.

"La France jouera son rôle en tant que nation amie de la Grèce", a dit Michel Sapin lors d'une déclaration aux médias, après une rencontre avec son homologue Yanis Varoufakis à Paris, dimanche 1er février. Il a insisté sur la nécessité de dialoguer avec l'ensemble des institutions impliquées dans la situation grecque : la Banque centrale européenne, le Fonds monétaire international, l'Union européenne, la Commission européenne et l'Eurogroupe.

Le nouveau gouvernement grec devait avoir le temps de "respirer"

Il faut "un nouveau contrat" avec la Grèce, a déclaré Michel Sapin, insistant sur le fait que le nouveau gouvernement grec devait avoir le temps de "respirer" pour proposer des "outils" pour sortir des difficultés et qu'il construise son programme de réformes. A cet égard, la dette est un sujet parmi d'autres, a-t-il dit.

Michel Sapin a ajouté avoir confiance dans le fait que la Grèce puisse surmonter les difficultés et proposer les réformes nécessaires. Il a par ailleurs déclaré qu'aucun pays ne pourrait sortir des difficultés actuelle sans un retour à la croissance, ajoutant que "c'est d'autant plus vrai pour la Grèce". Il a une nouvelle fois assuré que la place de la Grèce était dans l'euro. Toutefois, il a répété qu'ils n'est pas question d'annuler la dette du pays.

Yanis Varoufakis veut un accord d'ici mai

Le remboursement de la dette de la Grèce doit être lié à la capacité du pays à retrouver la croissance, a déclaré de son côté Yanis Varoufakis, le ministre des Finances grec, à l'issue des discussions avec son homologue français.

Il a également exclu toute nouvelle tranche d'aide, estimant que le pays était devenu dépendant à l'endettement et qu'il était temps de "décrocher""Nous avons été élus pour mettre un terme à cette dépendance."

Par ailleurs, il souhaite qu'un accord global sur la situation financière de la Grèce soit trouvé d'ici la "fin du mois de mai".

Le ministre des Finances de la Grèce ira à Berlin

En outre, le ministre des Finances de la Grèce, a fait part dimanche de son souhait de se rendre prochainement à Berlin et à Francfort, où siège la Banque centrale européenne (BCE), afin d'expliquer la position grecque sur le remboursement de sa dette.

"J'ai vraiment hâte de me rendre à Berlin (...) Madrid, Francfort", a-t-il déclaré, alors que l'Europe entière, et particulièrement l'Allemagne, observent avec circonspection les premiers pas du nouveau gouvernement grec, qui souhaite un accord européen pour alléger le fardeau de sa dette.

"Bien sûr que je vais aller à Berlin", a renchéri Yanis Varoufakis, précisant qu'une telle visite était "essentielle" au vu l'importance de l'Allemagne en Europe.