Grèce : les suicides ont augmenté fortement avec l'austérité

Par latribune.fr (avec AFP)  |   |  355  mots
Les décideurs et les médias doivent être conscients de "l'impact négatif potentiel sur la santé publique, en particulier sur les suicides" de ces mesures d'austérité, souligne Charles Branas, un des chercheurs de l'étude.
Ils ont grimpé de 35,7% sur les mois qui ont suivi les mesures d'austérité renforcées prises en juin 2011. Un pic a été atteint en mai et juillet 2012, selon une équipe de chercheurs grecs et américains.

La crise grecque liée au nombre de suicides dans le pays. C'est la théorie d'une équipe de chercheurs grecs et américains. Cette dernière s'est attachée à étudier les statistiques mensuelles des suicides grecs de 1983 à 2012. "Notre analyse montre une hausse significative des suicides à la suite des événements liés à l'austérité en Grèce", constate-t-elle.

L'annonce en juin 2011 par le gouvernement grec d'un second paquet de mesures d'austérité comprenant baisses des salaires des fonctionnaires et réduction des dépenses de protection sociale, semble avoir eu l'impact le plus fort sur la courbe des suicides.

Le nombre des suicides (hommes et femmes) a progressé en moyenne de 35,7% "sur les mois qui ont suivi cette date, par rapport à la moyenne des mois précédents", selon l'auteur principal de l'étude, le Professeur d'épidémiologie à l'Université de Pennsylvanie Charles Branas.

Des pics en mai et juillet 2012

C'est en mai et en juillet 2012 que les chiffres mensuels atteignent les points les plus élevés jamais observés ces 30 dernières années avec respectivement 62 et 64 suicides pour ces deux mois.

A l'inverse, les points les plus bas dans les relevés mensuels des suicides remontent à des périodes économiquement plus favorables : février 83 et novembre 99 (14 suicides).

"Les messages publics" également responsables

Charles Branas estime que ce ne sont pas seulement les politiques économiques qui influencent la courbe du suicide mais aussi "les messages publics" qui accompagnent ces politiques.

Les décideurs et les médias doivent être conscients de "l'impact négatif potentiel sur la santé publique, en particulier sur les suicides" de ces mesures d'austérité, souligne-t-il à l'AFP.

En France, le chômage fait augmenter le taux de suicides

Par ailleurs, une étude de l'Inserm, publiée le 6 janvier, explique que le taux de décès par suicide augmente avec le taux chômage. Ainsi, près de 600 suicides pourraient être attribués à la hausse du chômage observée en France entre 2008 et 2010.

Lorsque le taux de chômage augmente de 10%, il progresse en moyenne de 1,5% pour l'ensemble de la population de plus de 15 ans, assure l'étude.