Crise grecque : le Royaume-Uni se prépare "à toute éventualité"

Par latribune.fr (avec AFP)  |   |  410  mots
Yanis Varoufakis (à gauche) et George Osborne (à droite), les ministres des Finances grecs et britanniques.
George Osborne ne cesse de répéter son inquiétude quant à l'issue des discussions entre la Grèce et ses créanciers. En plein G20 à Istanbul, le ministre britannique des finances met en garde contre les conséquences d'une issue malheureuse de cette nouvelle crise.

Le ministre britannique des Finances, George Osborne, l'un des plus alarmistes à propos de la situation de la Grèce, s'est inquiété lundi 9 février au soir des risques grandissants d'une "très mauvaise issue" à cette crise.

"Le risque d'un mauvais calcul ou d'un faux pas conduisant à une très mauvaise issue grandissent", a déclaré M. Osborne à Bloomberg Television en marge d'une rencontre avec ses homologues et les banquiers centraux du G20 à Istanbul.

"Il est clair que les risques que fait peser cet affrontement entre la Grèce et la zone euro sur l'économie mondiale et l'économie britannique grandissent chaque jour", a-t-il jugé.

Une source du ministère a confié à l'agence Reuters qu'une réunion consacrée à la marche à suivre en cas de sortie de la Grèce de la zone euro ("Grexit") s'est tenue le même jour. Elle était présidée par le Premier ministre britannique David Cameron et des responsables du ministère des Finances ainsi que de la Banque d'Angleterre y ont assisté.

"Préparatifs à toute éventualité"

"Ici au G20, nous poussons toutes les parties prenantes à ce différend à trouver une solution commune et, sur le plan national, nous accélérons nos préparatifs pour parer à toute éventualité", a poursuivi George Osborne.

Le ministre britannique multiplie depuis quelques jours les déclarations d'inquiétude autour de la Grèce. Le pays est en effet au cœur des discussions informelles du G20, officiellement consacré à des thèmes plus consensuels comme la croissance et la lutte contre la fraude fiscale.

Le nouveau gouvernement d'Alexis Tsipras, issu du parti de gauche radicale Syriza, a répété qu'il voulait s'affranchir des anciens accords passés avec ses créanciers, synonymes d'austérité, et réclame une aide financière d'urgence le temps de préparer un programme de réformes et de désendettement. Sans soutien extérieur, la Grèce, qui bénéficie d'une aide internationale jusqu'à fin février mais ne peut plus se financer de manière autonome et risque le défaut de paiement à une échéance plus ou moins proche.

Compromis à Bruxelles?

Plusieurs pays européens emmenés par l'Allemagne refusent qu'Athènes bénéficie d'une rallonge financière sans se soumettre à un programme d'aide en bonne et due forme, synonyme de discipline budgétaire. Les ministres des Finances de la zone euro doivent se retrouver mercredi à Bruxelles pour tenter de jeter les bases d'un compromis.