Martine Aubry veut laisser du temps au temps

Par latribune.fr  |   |  338  mots
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Restée silencieuse depuis l'annonce lundi par Ségolène Royal de sa propre candidature aux primaires, la première secrétaire du parti socialiste a accordé au Journal du dimanche un grand entretien où elle précise ses intentions. Martine Aubry y assure respecter le choix de chacun mais explique que sa priorité est de préparer l'opposition à la victoire lors de la présidentielle.

Martine Aubry n'en démord pas. En dépit du coup de Jarnac de Ségolène Royal, la première secrétaire ne compte pas annoncer avant le mois de juin son éventuelle candidature aux primaires du PS pour l'élection présidentielle de 2012. C'est du moins ce qu'elle a déclaré dans un long entretien au Journal du dimanche.

Restée silencieuse depuis l'annonce lundi par Ségolène Royal de sa propre candidature aux primaires, la maire de Lille assure respecter le choix de chacun mais explique que sa priorité est de préparer l'opposition à la victoire lors de la présidentielle : "Les socialistes qui pensent pouvoir diriger la France ont le droit d'être candidats aux primaires. Mais moi, en plus, j'ai un devoir: montrer aux Français qu'une autre France est possible, préparer la gauche à gagner en 2012 et à réussir après." Et d'ajouter : "Le rôle du capitaine, c'est de tenir fermement la barre, de maintenir le cap et d'amener l'équipage à bon port; ce n'est pas de se laisser distraire par le clapotis des vagues. (...) Je ne vois aucune raison, sauf l'impatience de l'un ou l'autre, de changer ce calendrier que les militants ont voté et que la grande majorité des dirigeants socialistes approuve."

Sans l'attaquer directement, Martine Aubry égratigne Ségolène Royal : "Quand on a vocation à diriger le pays, on se doit d'être serein et responsable. Le calendrier a été fixé: en juin les candidats, à l'automne le vote" Interrogée sur le futur projet socialiste pour 2012, elle assure que "nous ne serons pas des marchands d'illusion". Le candidat du PS présentera, assure la première secrétaire,  "un projet clair, avec des priorités, et leur financement" : "Je le dis très simplement : tout ne sera pas possible dès 2012, mais tout ce qui sera possible sera fait." Pas question, martèle Martine Aubry de jouer les illusionnistes : "La seule et énorme boîte à promesses que je connaisse, c'est celle que Nicolas Sarkozy a ouverte !" conclut-elle.