Le Pen succède à Le Pen... et monte dans les sondages

Par latribune.fr avec Reuters  |   |  501  mots
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Alors que le parti tenait congrès à Tours, Marine Le Pen l'a emporté face à Bruno Gollnisch pour prendre la présidence du FN. Par ailleurs, elle enregistre une progression marquée dans l'électorat, selon un sondage Ifop publié ce week end.

Alors que le résultat du vote des adhérents n'a été officiellement proclamé que ce dimanche à l'issue du congrès de Tours qui a commencé samedi matin, Marine Le Pen l'a emporté sur son rival Bruno Gollnisch pour succéder à son père à la tête du Front national, comme l'a révélé un responsable du parti.
C'est ce qui est ressorti du dépouillement du scrutin qui a eu lieu vendredi soir, dont le secret exigé par Jean-Marie Le Pen n'a tenu que quelques heures. Le porte-parole du FN se refusait dans la soirée de samedi à confirmer l'information et à donner le score des deux concurrents. In fine, Marine Le Pen, 42 ans, l'a emporté haut la main dans la course à la succession sur Bruno Gollnisch, 60 ans, avec 67,65% des voix contre 32,35% à son unique rival. Un peu plus de 22.000 adhérents ont participé au scrutin, dont le résultat a été dévoilé lors de ce congrès de Tours, devant 2.000 cadres du parti d'extrême droite.

Les sondages donnaient déjà Marine Le Pen largement gagnante, mais seuls les adhérents du FN ont voté, ce qui laissait augurer un scrutin plus serré qu'auprès des sympathisants. Jusque-là, Jean-Marie Le Pen était élu par acclamations.
Contrairement à son père, qui s'estime, à 82 ans, satisfait d'avoir joué un rôle de "tribun du peuple", Marine Le Pen, 42 ans, vise clairement le pouvoir à la manière de la Ligue du Nord en Lombardie ou du Premier ministre hongrois Viktor Orban. Elle espère non seulement rééditer en 2012 la performance de son père, qui s'était qualifié pour le second tour de la présidentielle en 2002, mais élargir encore l'assise du FN pour en faire un parti populaire de gouvernement.

Selon un sondage Ifop réalisé du 12 au 13 janvier auprès d'un échantillon représentatif de 830 personnes pour Sud-Ouest dimanche, Marine Le Pen obtiendrait, si l'élection avait lieu aujourd'hui, 16,5% des suffrages des Français, soit quasiment le score qui avait permis à Jean-Marie Le Pen de se qualifier pour le second tour en 2002.

Marine Le Pen recueille 27% parmi les employés et 17% chez les ouvriers, mais aussi 11% auprès des électeurs de Sarkozy en 2007 et 10% auprès de ceux de Bayrou, signe qu'une part de l'électorat de la droite traditionnelle est aujourd'hui tentée par ce vote.
Selon un autre sondage - CSA cette fois - diffusé vendredi, Marine Le Pen dispose d'un potentiel électoral supérieur à celui de son père puisqu'elle est créditée de 17% à 18% des intentions de vote selon divers scénarios du premier tour.
Dans cette enquête pour l'hebdomadaire Marianne, si Dominique Strauss-Kahn était le candidat du PS, le directeur général du FMI serait nettement en tête du premier tour (30%), devant Nicolas Sarkozy (25%) et Marine Le Pen (18%).
Dans l'hypothèse d'un premier tour avec Martine Aubry, Nicolas Sarkozy arriverait en tête avec 28%, suivi de la dirigeante du PS (22%) et de Marine Le Pen (17%), loin devant le centriste François Bayrou (9%).