Le PS sonne l'hallali contre Michèle Alliot-Marie

Par latribune.fr  |   |  599  mots
La ministre des Affaires étrangères a estimé samedi "qu'il n'y a rien de nouveau".
La ministre des Affaires étrangères a dû faire face ce week-end à de nouvelles attaques après de nouvelles révélations sur ses vacances en Tunisie. L'opposition réclame sa démission. L'UMP la soutient.

Week-end difficile pour Michèle Alliot-Marie. Après avoir passé toute la semaine à se débattre face à la polémique suscitée par ses vacances de Noël en Tunisie, durant lesquelles elle a utilisé l'avion privé d'un de ses amis tunisiens et homme d'affaires Aziz Miled, réputé proche du beau-frère du président Ben Ali déchu, la ministre française des Affaires étrangères a dû faire face samedi aux révélations du site internet du Nouvel Observateur selon lesquelles elle et ses proches (dont son compagnon et ministre des Relations avec le Parlement, Patrick Ollier) auraient profité une seconde fois de ce jet privé le 29 décembre pour une excursion à Tozeur. Et ce, alors que la révolution de jasmin avait déjà débuté. Lors de cette virée dans le sud tunisien, le fameux jet d'Aziz Miled aurait d'ailleurs survolé des villes en proie aux émeutes.

"Indécence"

Cette nouvelle révélation a réactivé les critiques de l'opposition. "On est dans l'indécence. Il s'agit d'un ministre des Affaires étrangères de la France qui passe ses vacances dans un pays qui est en pleine révolte populaire et en plus qui se permet des comportements inacceptables", s'est ainsi indigné ce dimanche sur RTL Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, estimant que "les mensonges répétés" de Michelle Alliot-Marie exigent sa démission.

"Malheureusement, madame Alliot Marie s'enfonce de plus en plus chaque jour et sa démission n'en est que plus inévitable. C'est une question d'heures maintenant", a-t-il ajouté. Le leader écologiste Daniel Cohn-Bendit a qualifié pour sa part sur Europe 1 l'attitude "extrêmement bête de la ministre", alors que le député PS Julien Dray s'est demandé sur Radio J comment "une ministre peut passer à côté de ce qui se passe dans un pays". L'ancien Premier ministre Dominique de Villepin a quant à lui établi sur Europe 1 dimanche matin un parallèle entre cette polémique et l'affaire Laetitia évoquant un "sentiment d'injustice" et "deux poids deux mesures", des boucs émissaires étant désignés d'un côté, une ministre étant préservé de l'autre.

Selon le président de République Solidaire, l'affaire Alliot-Marie est "révélateur de l'humiliation ne de pas avoir une diplomatie à la hauteur". De son côté, la majorité présidentielle continue de faire bloc derrière la ministre des Affaires étrangères par les voix des députés UMP Patrick Devedjian ou Jacques Myard. Plus nuancé, le ministre en charge de la Coopération Henri de Raincourt a certes jugé la polémique "misérable, indigne et pitoyable" mais a tenu à préciser que "quand on est membre du gouvernement [...], on l'est à temps complet". Seul le sénateur UMP Alain Fouché s'est démarqué en indiquant que "la morale républicaine avait été gravement offensée".

"Rien de nouveau"

Pour l'heure, MAM reste droit dans ses bottes et minimise les faits. Réagissant au micro de France Info samedi, elle a estimé qu'il n'y avait "rien de nouveau". Tout juste a-t-elle concédé que ses excursions en jet privé avaient pu "choquer certaines personnes" et qu'elle en "tiendrait compte à l'avenir" envisageant de ne plus quitter la Dordogne pour ses vacances "si ça continue comme ça". Dimanche, en marge de la conférence internationale de Munich sur la sécurité, elle a déclaré vouloir doter son ministère d'une "vraie vision prospective" pour éviter que la France ne soit prise de court comme elle l'a été face à la révolution tunisienne...