Polémique : François Fillon en vacances en Egypte après Michèle Alliot-Marie en Tunisie

Par Hélène Fontanaud  |   |  418  mots
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Le Premier ministre a devancé la parution du Canard Enchaîné, qui revient sur ses vacances de fin d'année en Egypte. Dans un communiqué, François Fillon a reconnu avoir été hébergé par les autorités égyptiennes et avoir utilisé un avion du gouvernement du Caire pour une excursion. Le chef du gouvernement espère ainsi couper court à une nouvelle polémique après l'affaire des vacances tunisiennes de Michèle Alliot-Marie.

Cela commence à ressembler à la loi des séries. Après Michèle Alliot-Marie, épinglée pour sa désinvolture lors de vacances tunisiennes entre Noël et le Jour de l'An; c'est François Fillon lui-même qui se retrouve en première ligne. Le Canard Enchaîné, à paraître mercredi, revient sur les vacances que le Premier ministre a passées en famille à la fin de l'année 2010 en Egypte. 

Pour tenter de désamorcer toute polémique avant la sortie de l'hebdomadaire satirique, Matignon a publié un long communiqué mardi après-midi "dans un souci de transparence". Il y est indiqué que le Premier ministre "s'est rendu en Egypte, accompagné de son épouse et de ses enfants et a utilisé pour se rendre à Assouan un Falcon 7X de l'Etec", un avion de la flotte gouvernementale française, "pour des raisons de sécurité et de disponibilité". François Fillon a été "hébergé par les autorités égyptiennes" mais les frais d'hôtel de l'équipage de son avion et de ses officiers de sécurité ont été pris en charge par Matignon.

"Le Premier ministre, toujours à l'invitation des autorités égyptiennes, a emprunté un avion de la flotte gouvernementale égyptienne pour se rendre d'Assouan à Abou Simbel, où il a visité le temple. Il a également effectué une sortie en bateau sur le Nil dans les mêmes conditions", précise le communiqué de Matignon. Lors de ce voyage, François Fillon "a rencontré le président Hosni Moubarak, le jeudi 30 décembre à Assouan".

La révolte contre le régime du président Hosni Moubarak a commencé le 25 janvier, précédée par cinq cas d'immolation, dont un mortel, rappelant les conditions dans lesquelles les Tunisiens se sont soulevés contre le régime de Ben Ali.

Mardi matin, lors de la réunion du groupe UMP, François Fillon avait rappelé son "soutien" à Michèle Alliot-Marie, ainsi que "le soutien" du président de la République. Nicolas Sarkozy, qui s'exprime jeudi soir sur TF1, devrait être interrogé sur ces nouvelles polémiques impliquant des membres du gouvernement remanié en novembre.

"La polémique, ça suffit !" a lancé la ministre des Affaires étrangères, interpellée dans l'après-midi à l'Assemblée nationale par l'opposition. Elle a reconnu que ses vacances en Tunisie et l'utilisation à deux reprises de l'avion d'un ami tunisien en relation d'affaires avec le clan Ben Ali étaient "a posteriori une maladresse". Mais elle refuse toute idée de démission.