Ce que compte dire Villepin à Sarkozy lors de leur tête-à-tête

Par latribune.fr  |   |  604  mots
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L'ancien Premier ministre de Jacques Chirac doit rencontrer le chef de l'Etat pour un tête-à-tête à l'Elysée ce jeudi. Officiellement, il s'agit de parler du G20, mais Dominique de Villepin compte bien aborder d'autres sujets. Ce dernier a également annoncé qu'il quittera l'UMP cette année.

Aurait-il jeté la rancune à la rivière ? Avant son tête-à-tête auquel il est convié jeudi à l'Elysée, Dominique de Villepin s'est laissé aller à quelques confidences sur la façon dont ses relations avec le chef de l'Etat ont évolué. "La question de la réconciliation ne se pose pas, j'ai tourné la page il y a plusieurs mois, je n'ai aucune forme de ressentiment envers Nicolas Sarkozy", a-t-il déclaré mardi lors d'une conférence de presse organisé à l'occasion d'un déplacement à Lyon, où l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac a notamment rencontré des jeunes des quartiers difficiles.

Interrogé sur ce qu'il comptait dire au chef de l'Etat, Dominique de Villepin a assuré à ses interlocuteurs qu'il aurait "la même franchise qu'avec Jacques Chirac" : "je lui disais des choses que les autres ne lui disaient pas. Je les dirai à Nicolas Sarkozy", a-t-il insisté avant de détailler les thématiques qu'il comptait aborder avec le chef de l'Etat. "L'enjeu est de savoir aujourd'hui si nous sommes capables, si le président de la république est capable de rassembler les Français, c'est ce qui me préoccupe (...) Il faut maintenant sortir de la politique des boucs émissaires", a-t-il notamment expliqué.

Hostile aux débats qui divisent les Français

Parmi les critiques qu'il compte adresser à Nicolas Sarkozy, l'ancien locataire de Matignon évoque les débats autour de l'interdiction de la burqa et de l'identité nationale. "Il faut plutôt rassembler les Français à un moment où les difficultés économiques, financières et sociales sont importantes", a-t-il insisté alors que la majorité présidentielle doit ouvrir un débat sur la place de l'islam en France.

Dominique de Villepin souhaite faire des propositions concrètes au sujet des événements qui secouent les pays arabes. "La France a une vocation, elle a un message à faire passer dans cette région, il faut que la France soit capable de regarder vers l'avenir", a-t-il dit. "Le premier devoir d'une diplomatie est de s'appuyer sur ces peuples qui sont non violents. Leur action mérite l'engagement de la France". De quoi laisser penser que si Michèle Alliot-Marie devait quitter le gouvernement, il serait prêt à prendre sa succession au Quai d'Orsay.

L'intéressé s'en défend. Dominique de Villepin l'assure. Il ne cherche à obtenir "aucun portefeuille ministériel" : "je me sens bien comme cela (...) Je peux apporter mon expérience, des propositions, ma parole est libre, indépendante." Invité d'Europe 1 ce jeudi, L'ancien Premier ministre a d'ailleurs vivement défendu les diplomates qui ont publié une tribune très critique vis-à-vis de l'Elysée : "Je vois notre diplomatie avec inquiétude connaître l'effacement alors même que les évènements dans le monde arabe, de l'autre côté de la Méditerranée, donne raison aux analyses de la diplomatie française. Et je connais aujourd'hui la frustration de ceux qui servent cette diplomatie française, de ne pas pouvoir donner tout ce qu'ils ont à donner" a-t-il estimé.

Copé regrette le départ de l'UMP de Dominique de Villepin

Par ailleurs, Dominique de Villepin, fondateur du mouvement politique "République solidaire" (RS), ne renouvellera pas en 2011 son adhésion à l'UMP. A cette annonce faite par Brigitte Girardin, secrétaire générale de RS,  le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé a exprimé ses regrets. Ce dernier a également précisé qu'il avait "beaucoup d'estime pour lui", et de "l'amitié", tout en rappelant qu'il a été "son ministre, et un ministre heureux, du temps où il (Dominique de Villepin) était Premier ministre",  rapporte l'agence France presse.