Sarkozy-Villepin : une rencontre pour rien ?

Par latribune.fr avec Reuters  |   |  395  mots
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L'ancien Premier ministre a été reçu ce jeudi à l'Elysée dans le cadre des consultations entreprises par le chef de l'Etat sur la présidence française du G20. Mais Dominique de Villepin n'a pas dit un mot du G20 dans sa courte déclaration faite à la presse, se bornant à préciser qu'il a "alerté" Nicolas Sarkozy sur les "grands enjeux" du moment.

A l'issue de son rendez-vous à l'Elysée, Dominique de Villepin a dit avoir eu avec Nicolas Sarkozy un dialogue "direct, franc, républicain". "J'ai eu le souci d'alerter le président de la république sur les grands enjeux et une situation grave sur le plan intérieur et sur le plan international", a-t-il expliqué.

"J'estime pour ma part que, dans ces circonstances, il est important de veiller à ce que tout débat chez nous, en France, sur la laïcité, sur l'islam, ne s'accompagne pas de recherche de bouc émissaire", a-t-il ajouté. "Une exigence du service de l'Etat, une exigence de justice sociale, de rassemblement de l'ensemble des Français ainsi que de renforcement de la France dans le monde, au moment où (...) naît sous nos yeux un monde arabe libre".

Une pierre dans le jardin de Nicolas Sarkozy, alors que le "printemps arabe" a révélé un profond malaise de la diplomatie française, dont plusieurs dizaines de membres critiquent la façon dont le chef de l'Etat conduit la politique étrangère dans une tribune publiée mardi par Le Monde. Dominique de Villepin a ajouté avoir dit au président sa conviction que la France doit être "en initiative" et "en proposition avec l'ensemble de ses partenaires européens, avec l'ensemble de la communauté internationale", face aux événements actuels dans le monde arabe.

"Ma conviction c'est que notre rôle historique, notre responsabilité, c'est d'être devant pour saluer ce mouvement des peuples", a déclaré l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac.
Dominique de Villepin, qui n'avait pas rencontré Nicolas Sarkozy depuis plus de deux ans et avait été accueilli à son arrivée par le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, a refusé de répondre à la moindre question. Il n'a, notamment, pas voulu dire s'il était réconcilié avec le chef de l'Etat.

"Il y a, c'est ma conviction, dans les circonstances actuelles, un intérêt supérieur qui doit passer avant toute chose, l'intérêt supérieure de la nation, l'intérêt général des Français", s'est-il borné à dire en conclusion. "C'est ce qui doit l'emporter et c'est dans cet esprit, non pas dans un esprit d'opposition personnelle, non pas dans un esprit d'opposition partisane, que je veux aborder ces grands défis pour la France".