Quand le soldat Guéant défend le général Sarkozy

Par latribune.fr  |   |  359  mots
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Le score obtenu au premier tour de l'élection cantonale par l'UMP hypothèque les chances de Nicolas Sarkozy d'être présent au second tour de l'élection présidentielle de 2012. D'où le calcul du ministre de l'Intérieur.

Si le ministre de l'Intérieur et ex-Secrétaire général de l'Elysée Claude Guéant a tenté de masquer l'échec de l'UMP au premier tour de l'élection cantonale en affirmant que la majorité présidentielle avait emporté 32,5% des suffrages alors que le parti majoirtaire n'a décroché que 16%, talonné par le Front National avec 15%, c'est aussi en vue de l'élection présidentielle.

Flash-back : au premier tour de la présidentielle de 2007, Nicolas Sarkozy était arrivé loin en tête avec 32% des voix. Aujourd'hui, son image ayant beaucoup pâli, il sait qu'en 2012, il ne réitèrera pas cet exploit. Mais même dans l'hypothèse sombre où il aurait perdu un tiers de ses soutiens, ce qui est énorme, il pourrait encore compter sur 20% au premier tour. En France, cela suffit pour être au second tour. Rappelons nous du premier ministre socialiste d'alors Lionel Jospin éliminé à la surprise général en 2002 après n'avoir obtenu que 16,2% au premier tour de l'élection présidentielle, devancé par Jacques Chirac et Jean-Marie Le Pen, le leader du Front National.

Pour Nicolas Sarkozy, c'est de passer ce premier tour qui compte avant tout. Ensuite, c'est un duel, un bras de fer, un combat de boxe, exercice dans lequel il excelle. Personne en peut assurer qu'un Sarkozy présent au second tour serait automatiquement battu. Encore faut-il y parvenir. Et c'est là que le score de ce premier tour des élections cantonales est préoccupant pour le Chef de l'Etat. Avec seulement 16% pour l'UMP, sa base fond à vue d'oeil. Voilà pourquoi le bon soldat Guéant vient à sa rescousse en y ajoutant des voix obtenues par des candidats divers droite. Or, il ne pourra compter sur elle en 2012 que si le nombre de candidats dissidents de la majorité n'est pas trop nombreux. Une candidature d'un Villepin, d'un Borloo, d'un Bayrou, d'un Morin et c'est le risque d'une non-qualification pour le second tour, ce qui serait une première pour un président sortant sous la 5ème République. Entre 16% et 32,5%, c'est là que va se jouer l'éventuelle réélection de l'actuel Chef de l'Etat.