Un programme pour le PS mais pas de candidat

Par latribune.fr, avec Reuters  |   |  617  mots
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Alors qu'elles ont déjà été largement dévoilées dans la presse depuis le week-end dernier, les propositions socialistes pour la présidentielle de 2012 sont présentées officiellement ce mardi par Martine Aubry. Les primaires internes au parti désigneront cet été le candidat qui portera ce projet.

Le Parti socialiste français a présenté ce mardi un projet pour la présidentielle de 2012 marqué par une volonté de crédibilité budgétaire, ouvrant la voie aux primaires internes pour désigner son candidat. Ce texte soutenu par le Premier secrétaire, Martine Aubry, n'a pas suscité d'oppositions internes, notamment des principaux candidats aux primaires qui doivent démarrer l'été prochain.

La maire de Lille n'a toujours pas dit si elle serait sur les rangs dans cette compétition mais, à son arrivée mardi au siège du PS, elle a alimenté les spéculations en répondant par une phrase ambiguë à une question sur ses priorités. "Je vous le dirai quand je serai candidate", a-t-elle dit. "On n'est pas candidat pour le PS si on ne défend pas le projet des socialistes, personne n'est obligé d'être candidat du PS."

Alors que le favori des sondages, le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, a déclaré qu'il attendrait l'été pour annoncer son éventuelle candidature, le candidat officiel le mieux placé dans les sondages est pour l'instant François Hollande, ancien patron du parti. Ce dernier a expliqué mardi qu'il approuvait le programme socialiste mais qu'une modification n'était pas exclue. "Ce sera au candidat de faire à la fois l'ordre des priorités, de donner le thème principal de la campagne et de compléter les propositions, voire d'en écarter certaines", a-t-il précisé sur France Inter.

Parmi les autres candidats déclarés aux primaires, le député Arnaud Montebourg semble se positionner sur une ligne plus à gauche que le programme de son parti, l'autre parlementaire Manuel Valls étant plus proche a priori du centre. La candidate socialiste en 2007, Ségolène Royal, déjà dans la course pour les primaires, ne s'était pas encore prononcée mardi en milieu de journée sur le projet.

Trente propositions

Le projet socialiste met en avant trente propositions, censées être financées notamment par la suppression des déductions fiscales votées sous le mandat de Nicolas Sarkozy. Il met l'accent sur la création de 300.000 emplois aidés pour la jeunesse, l'octroi d'une allocation d'études, un encadrement des loyers, ainsi que la taxation des profits pétroliers, des revenus du capital et des stock-options.

Des concessions sont faites aux idées écologistes avec une TVA "éco-modulable" et la sortie du "tout nucléaire", et un clin d'oeil est adressé à la gauche radicale avec la limitation des salaires des patrons d'entreprises publiques.

Sans surprise, la droite critique

La majorité de droite a axé ses critiques sur l'aspect à ses yeux peu innovant du projet, puisqu'il reprend plusieurs idées de la précédente période de gouvernement de gauche (1997-2002), notamment les emplois aidés. "Ils ont ouvert les placards, ils ont regardé ce qui tombait, ils ont ramassé et ils ont fait un projet", a commenté le porte-parole du gouvernement François Baroin sur France 2. Pour le Premier ministre François Fillon, il s'agit d'un "programme d'anesthésie nationale". "C'est un condensé de démagogie sociale et de mesures contre la croissance", a-t-il déclaré devant le groupe UMP de l'Assemblée nationale, selon des participants.

De son côté, le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, considère qu'il s'agit d'"un projet du siècle précédent".

L'UMP a choisi ce mardi pour organiser son très controversé débat sur la "laïcité", vu par la gauche comme un biais pour stigmatiser les musulmans et qui devait débuter au même moment que la conférence de presse finale de Martine Aubry cet après-midi.