Fillon redoute implicitement un éclatement de l'UMP

Par latribune.fr  |   |  323  mots
Copyright Reuters
Réagissant à nouveau au départ de l'UMP de Jean-Louis Borloo, le Premier ministre a mis en garde son camp contre de nouvelles scissions au sein de majorité présidentielle qui auraient selon lui "des conséquences graves pour notre pays".

Le départ de Jean-Louis Borloo inquiète visiblement François Fillon. Vendredi, le Premier ministre s'était contenté de lancer un appel au président du parti radical, lors d'une réunion publique UMP en Ille-et-Vilaine, pour le rappeler à la "nécessité vitale" de l'unité. Mais ce mardi, lors d'une réunion à huis clos du groupe UMP à l'Assemblée nationale, le Premier ministre s'est montré plus sévère à l'encontre du possible futur candidat du centre à l'élection présidentielle : "J'ai toujours défendu l'unité de notre mouvement. Nous avons le devoir de nous parler, de nous écouter mais aussi de faire des concessions. (...) L'effort de redressement de notre pays dépasse nos intérêts personnels. Je demande à chacun de bien réfléchir avant de prendre une décision qui pourrait avoir des conséquences graves pour notre pays" a-t-il lancé, selon des propos rapportés par plusieurs députés.

Présents lors de cette réunion, Jean-Louis Borloo et les députés radicaux ont applaudi le chef du gouvernement ainsi que le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, qui a rendu hommage à l'ancien ministre de l'Ecologie. "Il a salué l'action de Jean-Louis depuis 2002, qui a été l'un des membres fondateurs de l'UMP pendant neuf ans et qui a occupé de nombreuses fonctions ministérielles", a rapporté Christian Jacob, président du groupe UMP à l'Assemblée, lors de son point de presse.

Le président de l'Assemblée a, de son côté, évoqué le sujet lors de son point de presse hebdomadaire : "Je redoute que la situation qui a conduit Jean-Louis Borloo à prendre cette décision conduise aux erreurs du passé, à l'affrontement des droites françaises". Bernard Accoyer feint ainsi de s'étonner que l'ancien ministre de l'Ecologie favorise "les gaz de schisme". Une allusion au fait que Jean-Louis Borloo est à l'origine d'une proposition de loi visant à interdire l'exploitation des gaz de schiste.