Pourquoi Martine Aubry tarde à se lancer dans la bataille des primaires

Par latribune.fr  |   |  482  mots
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Des voix s'élèvent, chaque jour plus nombreuses, pour pousser Martine Aubry à se déclarer candidate à l'élection présidentielle de 2012, maintenant que son pacte avec DSK n'a plus vraiment lieu d'être.

Alors que François Hollande, candidat déclaré, creuse l'écart depuis qu'il paraît acquis que DSK ne pourra pas se présenter à l'élection présidentielle, Martine Aubry donne le sentiment d'hésiter à se lancer à son tour. Le premier secrétaire du Parti socialiste se contente pour le moment de dire que le temps n'est pas encore venu de faire connaître sa décision, laissant ses proches faire campagne pour elle.

"Il y a aujourd'hui une première secrétaire qui, pour moi, est la candidate naturelle du Parti socialiste", a ainsi déclaré, jeudi sur LCL, Harlem Désir. Le numéro deux du PS "souhaite personnellement qu'elle annonce cette candidature qui permette aux socialistes de se rassembler et à la gauche de l'emporter." Mercredi à l'Assemblée nationale, le groupe "Solférino 2012" réunissant une quarantaine de députés "aubrystes" a réuni ses membres - parmi lesquels Alain Vidalies, Daniel Goldberg, Olivier Dussopt et Pierre Cohen qui ont beaucoup évoqué le sujet mais n'ont toutefois pas lancé d'appel officiel à la candidature.

Martine Aubry attendrait le mois de juin pour se lancer

En déplacement cette semaine à Bordeaux et Toulouse, Martine Aubry travaille officiellement à l'élaboration du projet socialiste our 2012, qui doit être approuvé par les militants ce jeudi soir, et qui sera définitivement adopté en convention nationale le 28 mai à Paris. Harlem Désir estime d'ailleurs que la patronne des socialistes se déclarera comme elle l'avait initialement annoncé, en juin : "Si elle attend, c'est qu'elle respecte les règles, les calendriers et qu'aujourd'hui nous sommes dans le temps de l'adoption de notre projet", précise-t-il.

Le porte-parole du PS, Benoît Hamon, a lui aussi apporté son soutien au premier secrétaire, qui avait mis en oeuvre la réduction de durée du travail à 35 heures dans le gouvernement de Lionel Jospin, de 1997 à 2002. "Je pense qu'elle est la mieux à même aujourd'hui de porter un projet sur la question sociale, qui sera la question centrale et qui correspond à la demande la plus évidente des Français" a-t-il estimé sur Public Sénat.

Les sondages sont plus favorables à Hollande

Reste à savoir où en sera d'ici là son principal challenger dans les intentions de vote des Français qui envisagent de participer à la primaire socialiste. Selon un sondage OpinionWay pour Le Figaro, 49% des sympathisants de gauche pensent voter pour François Hollande à la primaire, contre 27% pour Martine Aubry et 12% pour la présidente de la région Poitou-Charentes, Ségolène Royal.

Une autre enquête Ipsos sur les intentions de vote pour la présidentielle réalisé pour France Télévisions, Radio France et Le Monde montre que 29% des personnes interrogées voteraient pour François Hollande au premier tour et 27% pour Martine Aubry. L'un et l'autre devancerait largement Nicolas Sarkozy, crédité de 19% des voix dans l'hypothèse Hollande et de 21% dans l'hypothèse Aubry.