Comment François Hollande soigne son image de candidat anti "bling-bling"

La brutale éviction de la scène politique de Dominique Strauss-Kahn, place l'ancien patron du PS en position de favori à gauche. François Hollande peaufine son image d'"homme ordinaire qui veut devenir président".
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Alors que DSK ne semble plus en mesure de participer à la primaire socialiste, les proches de François Hollande commencent à faire passer des messages à ceux qui s'étaient rallié au panache de l'ancien favori de la gauche. Les sondages réalisés depuis l'inculpation du directeur général du FMI montrent qu'il est, au moins pour le moment, le recours le plus crédible pour un PS en partie orphelin.

A 56 ans, celui qui a été pendant dix ans (1997-2008) premier secrétaire de ce parti aborde avec une légitimité nouvelle un double scrutin, interne et national, préparé de longue date.
A l'image de la tortue de la fable de La Fontaine, pour qui "rien ne sert de courir, il faut partir à point", François Hollande a soigné aussi bien le fond - une stratégie, un programme - que la forme - un régime et un discours posé, délesté de l'humour ravageur dont il était naguère coutumier. "Je me suis préparé politiquement, psychologiquement et physiquement. Et donc voilà, je suis prêt. Ne vous en faites pas, compte tenu de mes penchants naturels, je vais reprendre un peu de poids", répond-il à ceux qui s'inquiètent de sa silhouette amaigrie.

François Hollande n'a pas modifié son calendrier

Elaboré autour de l'idée du "rêve français", son programme distillé depuis plusieurs semaines prévoit une réforme de la fiscalité et donne priorité aux jeunes. Et sa campagne suit son cours. Vendredi il sera à Dijon (Côte d'Or) chez son ami François Rebsamen, sénateur-maire de la capitale bourguignonne. Fin mai, il tiendra un meeting non loin de ses terres à Périgueux (Dordogne). Son agenda prévoit également des rendez-vous hors de France, histoire de soigner sa crédibilité sur la scène internationale. La semaine prochaine, il sera en Tunisie.

Né le 12 août 1954 à Rouen d'un père médecin et d'une mère assistante sociale, François Hollande fait ses classes au lycée Pasteur de Neuilly, puis à l'Institut d'études politiques de Paris. Il milite au syndicat étudiant Unef, avant de faire campagne pour le candidat socialiste à l'élection présidentielle de 1974, François Mitterrand. En 1978, il entre à l'Ecole nationale d'administration (Ena) où il rencontre sa compagne, Ségolène Royal, avec qui il aura quatre enfants. Dans cette promotion "Voltaire", il côtoie le futur Premier ministre Dominique de Villepin. "Je suis né à la politique grâce à François Mitterrand", confiait François Hollande à l'occasion des 30 ans de la victoire de son mentor sur ses terres de Château-Chinon (Nièvre).

Militant socialiste depuis 1979, François Hollande a livré sa première bataille électorale à 26 ans face à Jacques Chirac dans son fief corrézien d'Ussel, en 1981. Sept ans plus tard, en 1988, il est élu député de Corrèze, mais à Tulle, dont il est toujours le représentant à l'Assemblée. Affable et diplomate, François Hollande a d'ailleurs gardé des liens de bon voisinage avec le couple Chirac. "C'est un homme très sympathique, très courtois, qui a le sens du service public, qui est à l'écoute. C'est une qualité essentielle chez un homme politique", dit ainsi de lui Bernadette Chirac, élue de Corrèze comme lui.

L'antithèse de DSK et de Sarkozy

Devenu à 43 ans le plus jeune premier secrétaire du Parti socialiste lors du congrès de Brest en 1997, François Hollande avait dû d'effacer face à son ex-compagne Ségolène Royal lors de la présidentielle 2007. S'il n'a jamais fait partie d'aucun gouvernement, François Hollande a su garder de solides soutiens au Parti socialiste, dont il connaît tous les rouages, et peut se targuer d'une expérience gouvernementale en coulisses entamée en 1983-84 comme directeur de cabinet de Max Gallo.

Face à un animal politique comme Nicolas Sarkozy, son principal atout est de "ne pas apparaître comme l'homme providentiel, parce que l'homme providentiel a déçu et que l'époque n'est pas à la providence", souligne un responsable PS. Le politologue Stéphane Rozès le présente comme l'antithèse de Dominique Strauss-Kahn et Nicolas Sarkozy.
"Si Dominique Strauss-Kahn est condamné, les Francais vont tourner la page d'un certain type de présidents associés au 'bling-bling', qui côtoient les puissants et ne se maîtrisent plus eux-mêmes", explique ce dernier interrogé par l'agence Reuters. "Ils vont vouloir aller vers des candidats qui semblent simples, qui maîtrisent leurs actes et leurs paroles."

Dans une enquête de personnalité politique Viavoice pour Le Nouvel Observateur de cette semaine, 72% des sondés considèrent François Hollande comme quelqu'un qui "trace son chemin dans la durée". Ils le jugent aussi "attentif aux autres" et "humble". "François a pour lui une constance, une intelligence, il doit montrer que même à l'international, on peut avoir des relations de sincérité. Dans le monde tel qu'il est, on a besoin de sincérité avec les gens, y compris les grands chefs d'Etat", conclut son bras droit, Stéphane Le Foll.
 

Commentaires 8
à écrit le 24/08/2011 à 15:42
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Il nous faut un président sobre et pas clinquant, afin que les coupes sombres ou claires passent mieux dans l'opinion. Il nous faut un président altruiste qui sache expliquer les enjeux sans arrogance mais avec un peu de charisme quand même pour conv...

à écrit le 17/08/2011 à 13:50
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3 candidats pour le ps ...; c'est sur y'aura pas de division dans les vote, et c'est sur que le ps gagne !

à écrit le 29/06/2011 à 13:53
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Le look à son mot à dire dans presque tout les domaines. IL a raison de vouloir se plaire et de plaire aux autres, et puis quelques kg de moins c'est bon pour la santé. De plus c'est un homme intelligent et instruit. IL a toute les qualités recises p...

à écrit le 19/05/2011 à 11:58
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Tellement anti bling-bling qu'il en devient franchement ringard.

à écrit le 18/05/2011 à 15:37
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Une bonne tête de perdant.

le 18/05/2011 à 18:37
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OUI

à écrit le 18/05/2011 à 15:17
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Simple ? A être trop simple, personne ne le voudra à la tête de l'Etat alors qu'il faudra quelqu'un de fort pour gérer les crises à l'international.

le 18/05/2011 à 16:34
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simple ne veut pas dire simpliste.

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