Primaires socialistes : Guéant ne désarme pas

Par latribune.fr  |   |  310  mots
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Les primaires socialistes posent "un problème grave" car elles reviendront à publier "une liste des opinions politiques des Français" selon qu'ils y prendront part ou non, a déclaré ce mardi à l'Assemblée nationale le ministre de l'Intérieur.

"Je suis heureux que le Parti socialiste reconnaisse qu'il y a un problème. Et je pense qu'il y a un problème grave parce que publier par différence une liste des opinions politiques des Français, c'est sérieux, c'est grave". S'exprimant devant les députés à l'occasion des questions au gouvernement, le ministre de l'Intérieur a tenu des propos qui, à n'en pas douter, vont raviver la polémique sur les primaires socialistes qui agitent la classe politique depuis plusieurs jours.

Pour Claude Guéant, "les listes d'émargement vont très clairement faire apparaître les noms de ceux qui ont décidé d'afficher leur sympathie à l'égard du Parti socialiste et par différence, les noms de ceux qui n'ont pas décidé d'afficher cette sympathie". En conséquence, soutient le ministre, "nous n'aurons ni plus ni moins qu'une liste nominative des opinions politiques des Français alors même que le vote est secret alors même que la loi Informatique et liberté déclare illégale la collecte de données personnelles qui pourraient faire apparaître des opinions politiques".

L'ancien secrétaire général de la présidence de la République a répété qu'il voulait "des garanties sur la destruction immédiate des listes d'émargement". Et Claude Guéant de préciser ce qu'il entend par le qualificatif "immédiat" : "J'ai entendu un représentant du Parti socialiste qui disait que, pour lui, immédiat, c'était plusieurs jours après. Immédiat, c'est tout de suite et c'est sous contrôle !"

Le ministre de l'Intérieur a toutefois concédé que "l'organisation des primaire s (apparaissait) régulière", tout électeur ou parti pouvant "avoir communication de la liste électorale" et les locaux municipaux pouvant "être mis à disposition des syndicats, des associations ou des partis politiques".