DSK déjà de retour en France... dans le débat politique

Par latribune.fr  |   |  579  mots
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Libéré sur parole, Dominique Strauss-Kahn revient en force au centre du débat politique en France alors qu'il pourrait être lavé des soupçons qui pèsent contre lui. A gauche se pose déjà la question de son implication dans les primaires tandis qu'une théorie du complot émerge.

Dominique Strauss-Kahn est déjà ?revenu? dans la campagne pour les présidentielles, du moins dans les conversations politiques. Pour une courte majorité de Français (51%) certes, l?ancien favori des sondages n?a pas d?avenir en politique, malgré sa libération sur parole, selon une enquête Ipsos publiée ce lundi. Mais les sympathisants du PS sont plus nombreux, 57%, à envisager son retour possible.

D?ailleurs, à gauche, l?ombre de Dominique Strauss-Kahn plane plus que jamais sur la campagne pour les primaires. Martine Aubry, avec qui un pacte aurait été conclu avant que n'éclate "l'affaire" pour que seul le plus ?en situation? se présente aux élections primaires, a déclaré dimanche maintenir sa candidature. Toutefois, l?ancienne responsable nationale du PS n?est pas opposée à une éventuelle candidature de son ancien allié. "Puisqu'on aime parler de débats irréels dans notre pays, admettons même que Dominique Strauss-Kahn décide de revenir comme candidat auprès de nous, personne n'osera lui opposer un quelconque calendrier", a ainsi convenu la maire de Lille à l?antenne de France 2.

Un calendrier bousculé ?

La prochaine audience par le tribunal de New-York doit avoir lieu de 18 juillet et la date limite de dépôt des candidatures au PS a lieu cinq jours avant, le 13 juillet. Le successeur de Martine Aubry par intérim, Harlem Désir, s?est dit ouvert à l?éventualité d?un changement de calendrier pour permettre à Dominique Strauss-Kahn de présenter sa candidature au cas où il serait blanchi. "Il n'y a pas à proprement parler de demande de modifier ce calendrier. Si des événements exceptionnels justifiaient à un moment que, de façon unanime, collective, consensuelle, nous réexaminions tel ou tel aspect de l'organisation des primaires, il n'y a aucun doute sur le fait que nous le ferions", a-t-il déclaré au Grand Jury RTL/LCI/Le Figaro.

François Hollande, autre candidat aux primaires socialistes a lui aussi envisagé la levée des charges contre Dominique Strauss-Kahn "peutre-être candidat demain". "On ne va pas lui imposer un calendrier" a estimé le député de Corrèze.

Théorie du complot

A droite, c?est sur la théorie du complot que ce sont focalisés les débats à propos du prédécesseur de Christine Lagarde au FMI. Claude Guéant, ministre de l?Intérieur, s?est exprimé sur le sujet ce lundi. Il répondait aux accusations qui ont émergé ce week-end. Celles-ci interviennent après les révélations selon lesquelles le chef de la sécurité d?Accor, groupe propriétaire du Sofitel New-York, aurait prévenu l?Elysée de l?arrestation de DSK une heure après son arrestation le 14 mai. François Loncle, député PS de l?Eure, a évoqué des ?connexions? présumées entre Accor et des ?officines françaises?.

Michèle Sabban, vice-présidente PS du conseil régional d'Ile-de-France, s?est elle aussi interrogée sur "l'attitude de la direction du Sofitel", parlant même ?d?attentat politique?. Claude Guéant a jugé ces propos ?scandaleux? et dénoncé des ?insinuations?. Le ministre de l?Intérieur a aussi jugé ?normal? que la direction de l?hôtel ait prévenu le coordinateur national du renseignement, Ange Mancini. Claude Guéant lui-même aurait ainsi été tenu au courant de l?arrestation de Dominique Strauss-Kahn à minuit et demi, dans la nuit du 14 au 15 mai, par le coordinateur du renseignement.