Jean-Pierre Bel premier président socialiste du Sénat sous la Ve République

Par Jean-Christophe Chanut  |   |  363  mots
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Le sénateur socialiste de l'Ariège a été élu président du Sénat. Il a obtenu 179 voix contre 134 au président UMP sortant Gérard Larcher. Une première depuis le début de la Vème République.

Le socialiste Jean-Pierre Bel a été élu samedi président du Sénat français, devenant ainsi le premier dirigeant de gauche de la chambre haute du Parlement sous la Ve République. Il a obtenu 179 voix contre 134 au président UMP sortant Gérard Larcher et 29 à la centriste Valérie Létard.

La gauche est devenue majoritaire au Sénat la semaine dernière pour la première fois sous la Ve République. Le président de la chambre haute du Parlement, deuxième personnage de l'Etat, a notamment dans la Constitution le rôle d'intérim du président de la République en cas de décès, de démission ou d'empêchement. 

Jean-Pierre Bel était le candidat unique de toute la gauche (177 sénateurs sur 348). Il succède ainsi à Gérard Larcher (UMP) qui avait accédé à cette fonction il y a trois ans. L'élection de Jean-Pierre Bel a été en outre facilitée par la présence d'un troisième candidat en la personne de la sénatrice du Nord Valérie Létard, qui se présente au nom du groupe centriste. Proche de Jean-Louis Borloo, Valérie Létard avait été secrétaire d'Etat dans différents gouvernement de François Fillon. Nicolas Sarkozy avait également mis son véto à toute tentative d'opération de débauchage de voix de gauche pour tenter de faire garder le "plateau" à la majorité présidentielle.

En 2008, Gérard Larcher, sénateur des Yvelines, avait été élu au premier tour par 173 voix contre 134 voix à... Jean-Pierre Bel, à l'issue d'une "primaire" à l'UMP qu'il avait remportée contre Jean-Pierre Raffarin. On doit à Gérard Larcher le début d'un important travail de modernisation du Sénat ainsi que l'ébauche d'une opération de clarification dans les finances de la Haute assemblée. Un travail qui devra impérativement être amplifié. D'ailleurs, Jean-Pierre Bel a prôné un "Sénat plus moderne, plus modeste, plus transparent". Il s'est aussi engagé à renouer les liens rompus avec les élus locaux. Le nouveau président souhaite à cet égard organiser, avant la fin de l'année, des "Etats généraux des collectivités".