Renault Mégane CC : un cabriolet plaisir très placide

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  995  mots
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Le coupé-cabriolet Renault Mégane est bien fini, avec de belles qualités routières et un confort appréciable. Le petit diesel 1,5 couplé à la transmission à double embrayage est efficace sur route. Mais, pour une sportive, les performances sont décevantes et l'agrément en ville est relatif !

La Mégane CC ne fera pas se retourner les têtes. Elle manque de « glamour », mais pas d'allure pour autant. Certes, l'arrière est un peu rebondi, car il faut bien loger le toit vitré rétractable électriquement. Mais, une fois découverte, la CC est une jolie voiture.

Finition de qualité
L'intérieur surprend par sa qualité. Les matériaux sont très convenables, souvent rembourrés, les assemblages rigoureux. Ca sent le travail bien fait. Renault a vraiment fait de gros progrès. Notons une quasi-absence de bruits parasites, qui témoigne d'une rigueur toujours difficile à atteindre sur un cabriolet, par définition moins rigide qu'une berline. La position de conduite n'appelle aucune critique, avec des sièges fort bien dessinés et un volant réglable en tous sens. En revanche, nous n'avons pas aimé le cadran de vitesse un peu simpliste (et gradué jusqu'à... 260 !), l'ordinateur de bord un rien agaçant, l'accoudoir central non réglable, l'absence de rangements et... le tissu des sièges noirâtre. Pour une voiture destinée à être découverte, on aurait pu offrir un habitable plus raffiné et chaleureux. Saluons toutefois le GPS précis, au graphisme agréable, et un combiné audio de qualité. L'accès aux places arrière est acrobatique avec peu de place pour les jambes. Et le coffre est limité lorsque le toit est logé dedans. Mais c'est la rançon de tous les coupés-cabriolets à toit en dur.


Petit moteur volontaire...
La petite motorisation diesel 1,5 dCi de 110 chevaux de notre véhicule d'essai fait son travail avec une bonne volonté évidente. Nous l'avons testée avec la nouvelle transmission à double embrayage. L'ensemble apparaît très civilisé a priori. Pour une conduite relativement placide sur route, c'est idéal. Seulement, voilà : l'acheteur d'un tel véhicule aux lignes dynamiques peut-il accepter des performances plutôt faiblardes dans l'absolu ? Car, ainsi gréée, la Mégane CC n'a absolument rien de sportif. Et il ne sert pas à grand chose de cravacher la mécanique, qui ne se départit jamais de sa nonchalance. Passe sur un Scénic familial, mais ici, la pilule est (un peu) dure à avaler. Renault se moque même carrément du monde en livrant cette CC dans une version GT, celle de notre essai. L'appellation est vraiment usurpée !


... mais faiblard à bas régime
Plus que les faibles performances, c'est l'apathie du moteur en bas du compte-tours (à moins de 1.700 tours) qui pose problème. Combiné à une transmission un peu lente, ça rend la conduite en première et deuxième particulièrement rugueuse, heurtée et... bruyante, avec des sonorités de tracteur agricole peu seyantes pour une décapotable. Paradoxalement, l'ensemble moteur-boîte n'est pas très agréable dans les embouteillages... Le comble. Et, attention aux démarrages à mi-pente sur une rampe de parking ! Impossible d'avancer, sans mettre le frein à main, accélérer fort, emballer le moteur, en provoquant le patinage des roues avant !... Paradoxal pour une boîte automatique. Sur le mouillé, c'est pire encore ! Disons que cette mécanique de très faible cylindrée manque de bouteille pour une carrosserie assez lourde et que la transmission à double embrayage n'est pas aussi réactive que celle de Volkswagen (DSG) ou Ford (Powershift). En plus, il manque une position « S » (Sport) pour plus d'efficacité sur route sinueuse ou en montagne.


Tenue de route et confort
Mieux vaut donc accepter le parti pris d'une quiétude feutrée et utiliser ce cabriolet de façon détendue, avec une conduite coulée. On se consolera alors avec un comportement routier excellent pour un tel véhicule. On a connu des cabriolets concurrents autrement moins efficaces. Précis et rassurant. C'est d'autant plus appréciable que le confort est de haut niveau, avec une belle filtration. Une fois de plus, l'industrie automobile française démontre que tenue de route et confort ne sont pas incompatibles. Le freinage est également puissant.


Bilan économique intéressant
Le bilan consommation est intéressant. Les consommations demeurent contenues mais pas exceptionnelles (7,5 litres aux cent sur notre parcours d'essai en moyenne). En revanche, le prix d'achat n'est pas extrêmement incitatif. Avec le petit diesel, la gamme démarre à 28.750 euros. La finition GT est disponible à 30.850 euros. Avec la boîte à double embrayage EDC (pas donnée), le tarif monte à 32.350. Si vous voulez un moteur avec plus de répondant, évitez le dCi 130 très creux (aussi) à bas régime et grimpez jusqu'à la version dCi 160 à 34.850 euros (à boîte manuelle) en version haute Exception. Pas très bon marché, ça !


Un réseau réputé
Si le prix n'est guère attractif, sachez que les pièces Renault sont généralement bon marché et que le réseau après-vente reste très dense en France, avec des prestations jugées de bon niveau selon les sondages. Une récente enquête de l'Automobile Magazine octroie même la première place au réseau de la firme au losange. Important, ça ! Ceux qui achètent des véhicules exotiques aux tarifs a priori incitatifs sont en effet souvent déçus par la cherté des pièces et de l'entretien dans un réseau beaucoup trop faible. Enfin, la fiabilité des véhicules Renault se retrouve aujourd'hui bien classée par les automobilistes dans les différentes enquêtes auprès des consommateurs.
Alain-Gabriel Verdevoye

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Modèle d'essai : Renault Mégane CC 1,5 dCi EDC GT: 32.350 euros
Puissance du moteur : 110 chevaux (diesel)
Dimensions : 4,48 mètres (long) x 1,81 (large) x 1,43 (haut)
Qualités : Ligne plaisante, bonne finition, toit vitré repliable pratique, tenue de route, freinage, confort, consommations limitées, ensemble moteur-boîte agréable sur route...
Défauts : ... mais rugueux à basse vitesse en ville, creux au démarrage, performances faibles pour un cabriolet GT, coffre réduit, accès aux places arrière acrobatique, ambiance intérieure triste
Concurrente : Peugeot 308 CC 1,6 e-HDi Sport Pack (boîte manuelle): 30.400 euros
Note : 14 sur 20