Lexus GS 450h : l'hybride qui réconcilie luxe, plaisir et écologie

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  1221  mots
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La limousine de prestige du groupe Toyota met en avant puissance, confort, luxe, douceur, agrément de conduite.... Avec des émissions de C02 dignes d'une familiale diesel. Exceptionnel.

La compacte Lexus CT 200h, qui reprenait intégralement la mécanique de la placide et ennuyeuse Toyota Prius, nous avait déçus. En revanche, la GS 450h nous réconcilie cette fois pleinement avec Lexus! Si vous voulez profiter des nombreuses qualités de la marque de prestige de Toyota, c'est celle-là qu'il vous faut. A condition d'en avoir les moyens.... Car la GS «Full Hybrid» coûte deux fois plus cher que sa petite s?ur CT. La GS hybride réconcilie hautes performances, confort, plaisir de conduite et... écologie. Pensez: cette berline de prestige aligne 343 chevaux. Comme une Porsche. Le bon gros moteur à essence six cylindres de forte cylindrée (3,5 litres), onctueux à souhait, fournit 290 chevaux. Il est aidé de surcroît par un moteur électrique générant les 53 chevaux supplémentaires avec une batterie haute capacité nickel-hydrure métallique.

Hautes performances

Résultat: des performances de haut vol. Accélérations, reprises, la formidable puissance est en outre disponible dans une ambiance miraculeusement ouatée. Avec un silence remarquable, sauf en cas de fortes accélérations qui génèrent alors une sonorité sourde... bien agréable aux tympans. Le bilan moteur est d'autant plus appréciable que l'on démarre en mode électrique «zéro bruit» et «zéro émission». L'électronique gère constamment l'alimentation thermique, électrique, la recharge des batteries, sans jamais un à-coup. Tout ça s'enchaîne avec un savoir vivre qui nous a laissé pantois. Pourtant, nous avons l'habitude d'essayer des voitures... On se retrouve au volant d'un très haut de gamme!

Faibles rejets de C02

La très douce boîte automatique CVT à variation continue réagit certes avec un peu de retard. Mais, au vu de la puissance disponible, le défaut n'est pas vraiment gênant dans la conduite de tous les jours. Les améliorations sont réelles par rapport au 4x4 RX plus ancien. Et nous apprécions le fonctionnement de cette boîte, qui permet de bloquer les deux, trois, quatre premiers rapports. En ville ou en descente de col, c'est épatant. Cette efficacité est d'autant plus exceptionnelle que cette belle bête rejette à peine... 137 grammes de C02 en version «de base», comme une familiale diesel de 130 chevaux. Notre version d'essai («Luxe»), équipée de grandes roues, rejette 141 grammes, ce qui est encore très bien pour un tel modèle. En revanche, les consommations sont moins économiques qu'espéré dans la vie réelle. En fait, les hybrides sont favorisés par les cycles de conduite normalisés prévus pour l'homologation. Nous avons consommé 10,5 litres aux cents, avec beaucoup de ville et sans se priver de la puissance disponible. C'est satisfaisant en soi, mais les diesels BMW font aussi bien à cet égard. En outre, il s'agit de sans plomb, plus cher que le gazole en France.

Confort et tenue de route

La GS 450h tient fort bien la route. La voiture est même assez agile et précise. Mais, quand on met la gomme, le train arrière propulseur patine parfois, faisant intervenir l'anti-patinage ! Rien de grave toutefois, tant qu'il ne neige pas. Mais, bon, c'est pareil sur une BMW ou une Mercedes. Certes, sur un itinéraire sinueux, la déclinaison « F Sport » - essayée l'an dernier - s'était montrée nettement plus accrocheuse, amusante. Elle était dotée, il est vrai, d'un système à quatre roues directrices, les roues arrière pivotant - légèrement - en virage, accentuant ainsi la maniabilité. Elles facilitaient aussi, accessoirement, les manoeuvres en stationnement ! Pas de ça sur la « Luxe », mais question confort, on se rattrape ! Autant la « F Sport » était ferme, très raide même, autant « notre « GS « Luxe » est prévenante. Dommage, même sur la « Luxe », les roues de 18 pouces avec des pneus à flancs bas qui percutent sur des petites inégalités ! Mais on peut avoir des roues et une monte plus « confortables » en option gratuite, qui font retomber d'ailleurs le grammage de C02 à 139 et exemptent donc de malus. A recommander. Mais, même avec les jantes de 18, globalement, la voiture, réglée souple, se révèle extrêmement confortable, y compris sur les ralentisseurs. Bravo. Cette voiture accueillante est finalement assez dynamique, même si elle pèse la bagatelle de 1,83 tonnes ! Il est vrai que les batteries sont pesantes. Heureusement, cette lourdeur ne se ressent pas trop à la conduite.

Du travail bien fait sans personnalité

Cette super-voiture est une berline classique très américaine dans son esthétique. Au programme: lignes équilibrées qui en imposent, mais malheureusement un peu passe-partout, sans vrai caractère. Cette Lexus nippone, destinée essentiellement aux Etats-Unis, se distingue difficilement des autres grosses japonaises. Rien ne permet vraiment de l'identifier, contrairement à une allemande, une Jaguar britannique ou une Volvo suédoise. A l'intérieur, le cocon est réalisé à la perfection, mais sans âme. Cette relative banalité n'empêche pas une bonne ergonomie, une finition extrêmement soignée, des matériaux de qualité. Comme un très beau cuir et des inserts de bois ou d'aluminium valorisants. Joli travail, avec des choix de teintes chaleureuses. On déplore juste un ordinateur beaucoup trop complexe, avec une souris imprécise, avec laquelle il est difficile de viser pile une icône... Du coup, on quitte trop longtemps la route des yeux, rien que pour changer de station de radio. Heureusement, le GPS est de son côté très lisible. Sinon, on jouit d'un vrai coffre, les batteries étant habilement plaquées contre le dossier de siège arrière, mais l'habitabilité reste un peu juste à l'arrière. L'autonomie n'est pas non plus extraordinaire. Difficile de faire plus de 400 kilomètres sans ravitailler.

Prix élevés

Le tarif de départ (version «Business») est à 59.900 euros. La version «Luxe» avec suspension variable adaptative, système audio Mark Levison (excellent), sellerie cuir, est à 66.900 euros. La «F-Sport» plus radicale (moins confortable mais plus amusante à piloter) est à 77.000 euros... La GS embarque une flopée d'équipements technologiques, dont un système perfectionné de sécurité pré-collision prévoyant un freinage automatique, un régulateur de vitesse adaptatif, une climatisation sophistiquée, une caméra de recul très pratique. Beaucoup d'équipements sophistiqués, dont certains d'ailleurs intrusifs et vite irritants. Mais Lexus prévoit judicieusement la possibilité de les mettre en mode «off». Sur les 3.000 destinés à l'Europe chaque année, ce modèle élitiste devrait trouver une centaine de clients annuellement en France. Toyota, maison-mère de Lexus, démontre ici un savoir-faire fabuleux. Qui plus est, la marque bénéficie d'un niveau de fiabilité remarquable dans toutes les enquêtes outre-Atlantique, où elle se classe généralement au premier rang! Luxe et performances sans culpabiliser, puisque cette limousine demeure politiquement correcte...
Alain-Gabriel Verdevoye

Modèle d'essai : Lexus GS 450h Luxe: 66. 900 euros

Puissance cumulée des moteurs : 343 chevaux (essence-électrique)

Dimensions : 4,85 mètres (long) x 1,84 (large) x 1,45 (haut)

Qualités : hautes performances, comportement routier sûr, confort et douceur de conduite remarquables, rapport puissance-rejets de C02 exceptionnel, finition et présentation luxueuses, réputation de fiabilité

Défauts : ordinateur de bord complexe, motricité parfois prise en défaut, prix élevé

Concurrente : Infiniti 35h GT Premium : 61.200 euros, BMW 5 GT 535 d Exclusive: 77.100 euros

Note : 16,5 sur 20