Massif, flatteur, il en impose. Le coréen a réussi, visuellement, sa montée en gamme. Quand on regarde le nouveau 4x4 Santa Fe, on le compare volontiers à un Volvo XC60, voire à un Audi Q5 ou BMW X3. L'intérieur apparaît tout aussi valorisant, du moins dans sa version la plus chère. Pari gagné donc a priori pour Hyundai... Le hic, c'est que ce gros « SUV », destiné essentiellement au marché américain, en jette plus qu'il n'en donne ! On s'aperçoit vite que, malgré une présentation cossue, certains plastiques durs et creux ne sont pas terribles et que l'ergonomie est bizarre, avec une pléthore de réglages étudiés à la va-vite.
Position de conduite difficile à trouver
Exemple : la position de conduite, qui ne conviendra pas à tout le monde. L'assise du siège est trop longue pour ceux qui mesurent moins d'1,75 mètre (c'est notre cas). La position en creux, avec les genoux qui remontent, gêne aussi pour débrayer à fond. Quant à la colonne de direction, elle est un peu trop plongeante. L'accoudoir central non réglable se retrouve trop bas et la main frôle parfois la console en passant la troisième. Autre fonctionnalité mal pensée : le siège qui recule automatiquement à fond, pour permettre de sortir plus aisément. Bonne idée... sauf que le siège ne revient en position initiale qu'une fois le moteur en marche. Or, pour démarrer, il faut débrayer à fond... Ce qu'on n'arrive pas à faire puisque le siège est reculé au maximum ! Exaspérant. Bon point, toutefois, pour l'écran central tactile simple et efficace.
Le poids l'empêche d'être agile
Le gros quatre cylindres se montre souple et vaillant, plutôt civilisé. Mais, avec un poids aussi élevé (près de deux tonnes), les 197 chevaux paraissent manquer à l'appel. On n'a jamais vraiment une sensation de puissance. La boîte de vitesses accroche au passage des rapports. Quant à la transmission automatique en option, elle rappelle les boîtes américaines à l'ancienne tant elle manque de discernement et de réactivité. Le Santa Fe est surtout une excellente autoroutière. Le comportement routier est sain. La voiture ne donne jamais l'impression de vouloir sortir de la route, contrairement à nombre de concurrents. Néanmoins, ce 4x4 est lourdaud et peu agile. Saluons tout de même le confort, satisfaisant malgré les énormes roues de 19 pouces qui font trépider la voiture sur de petites inégalités. Côté niveau sonore, en revanche, les bruits de suspensions ou de roulement ne sont pas assez maîtrisés. C'est certes beaucoup mieux que sur l'ancien modèle, mais il reste des progrès à réaliser.
Tarifs devenus élitistes
Le Santa Fe a progressé par rapport à l'ancienne mouture. Mais, il est devenu beaucoup plus gros et cher. Du coup, à ce tarif, des défauts naguère pardonnables deviennent agaçants quand les tarifs se hissent au rang de la concurrence allemande de haut de gamme. C'est gonflé. Hyundai argue d'un équipement très riche. Là où les allemands facturent des options. C'est vrai, mais bien des gadgets sont inutiles ou mal conçus. Bref, le Santa Fe est sans doute un engin idéal pour les Etats-Unis, mais pas pour l'Europe où il se révèle encombrant et parfois maladroit. Si une berline compacte Hyundai i30, étudiée pour le Vieux continent, est adaptée à nos routes, on ne peut en dire autant de ce 4x4. De toutes façons, malgré les efforts de présentation, les prix deviennent trop élevés. Un BMW X3 ou un Volvo XC 60 sont quand même mieux présentés et plus fins à conduire dans la vie de tous les jours ! Si vous succombez à ses lignes, sachez cependant que la fiabilité des produits Hyundai s'est énormément améliorée et que la marque se retrouve désormais bien notée dans les diverses enquêtes auprès des consommateurs. Rassurant. Surtout que le produit est garanti cinq ans.
Alain-Gabriel Verdevoye
Prix du modèle d'essai : Hyundai Santa Fe 4WD Premium Ltd : 45.500 euros (+1.500 euros du nouveau malus)
Puissance du moteur: 197 chevaux (diesel)
Dimensions: 4,69 mètres (long) x 1,89 (large) x 1,69 (haut)
Qualités : Lignes flatteuses, intérieur vaste et bien présenté, confort, bonne autoroutière, garantie de cinq ans
Défauts : Comportement lourdaud, boîte accrocheuse, bruits de suspension, gadgets agaçants, ergonomie bizarre, prix
Concurrents : BMW X3 X Drive 2,0d Excellis : 46.260 euros ; Volvo XC60 D5 AWD Summum : 47.150 euros
Note : 12 sur 20