Audi A3 : La (Volkswagen) Golf en version « sport chic »

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  971  mots
D.R.
La nouvelle A3 est la déclinaison « Premium » de la nouvelle Golf. Plus petite et chère, mais avec une jolie carrosserie et un intérieur raffiné, l'A3 en version 1,6 TDi est aussi sobre que plaisante à conduire.

La Volkswagen Golf, avec sa nouvelle plate-forme modulaire, se retrouve à toutes les sauces. En « bas de gamme », elle se nomme Seat Leon. En version « Premium », elle prend l'appellation d'Audi A3. Qu'on se rassure : carrosserie et intérieur sont totalement différents ! Mais, les dessous restent identiques. Ce n'est pas une critique, tant la Golf est réussie. Les lignes, très classiques et parfaitement identifiables, élégantes, harmonieuses, sans faute de goût, sont séduisantes. Oui, on va nous reprocher cette subjectivité. Mais, on n'y peut rien.  Personnellement, nous apprécions cette évolution subtile, qui préserve la personnalité d'un modèle et d'une marque. Audi, comme Volkswagen, aiment cultiver la tradition. Mais certains reprocheront à la nouvelle venue de ressembler... à l'ancien modèle.

Intérieur sage

A l'intérieur, l'identité est aussi préservée. Avec des formes sages, douces, sans excroissances clinquantes comme chez Ford. Du travail bien fait, avec des matériaux soignés, même si, vu le niveau atteint par la Golf, il n'y a pas de différence flagrante en matière de qualité. Recommandons l'habitacle beige, moins austère que le noir. Pour le même prix. On a moins de place qu'à bord de la Golf.  Ca, nous apprécions beaucoup moins. L'espace est même assez retreint à l'arrière, mais nous disposions d'une version à trois portes en essai, la seule déjà commercialisée. La version à cinq portes baptisée « Sportback » arrive bientôt sur le marché, avec un habitacle (un peu) plus spacieux. La position de conduite est toutefois satisfaisante, l'ergonomie aussi. Et on se sent moins engoncé (à l'avant) que dans la précédente mouture.

Boîte à double embrayage formidable

Connaissant la réputation de rugosité du 1,6 TDI diesel de 105 chevaux, nous étions un peu inquiets. Mais, cette mécanique se révèle ici plus silencieuse que sur une petite A1, par exemple. Elle se montre indéniablement moins douce que le 2,0 TDi de 150 chevaux. Mais, combinée sur notre modèle de test à la fabuleuse boîte à double embrayage sept vitesses du groupe, la mécanique offre un vrai régal. Puissance, accélérations, reprises (en mettant la boîte auto sur la position « S » pour Sport), tout y est. Réactive, tout en effaçant le fâcheux trou à bas régime du moteur avec la transmission manuelle, cette boîte est certes un rien brutale (en « S »). Mais l'ensemble distille un dynamisme fort convaincant. Le plaisir de conduite est réel... malgré un « Stop and Start » (arrêt et redémarrage du moteur au feu rouge) légèrement paresseux . Bref, on se croit au volant d'une voiture beaucoup plus puissante qu'elle ne l'est en réalité.

Sobriété garantie

Le couple moteur-boîte à double embrayage est d'autant plus réussi que les consommations sont préservées. Avec beaucoup de parcours urbains, en maintenant la boîte en position « S » et en profitant des ressources du moteur, nous avons avalé à peine sept litres de gazole aux cents. Au fond, le seul défaut de cette boîte, c'est son prix : 2.070 euros l'option... plus cher que chez Volkswagen alors qu'il s'agit de la même transmission !

Précison de conduite

L'A3 améliore ses belles qualités routières traditionnelles, dignes de la marque aux anneaux, qui se traduisent par une sympathique précision de conduite. Avec, notamment, une direction très directe. Le châssis est réussi. Les suspensions sont assez fermes. Le confort a toutefois progressé par rapport à l'ancienne version et demeure plutôt satisfaisant dans l'ensemble... sur notre version « de base » offrant de série des jantes normales de 16 pouces. Evitez en revanche absolument les versions hautes avec leurs grandes roues de 17 (voire plus en option), peut-être plus esthétiques mais qui dégradent fortement ledit confort !

Homogénéité d'ensemble

Evidemment, comme d'habitude quand on dit du bien des voitures du groupe Volkswagen,  certains vont nous nous taxer d'être à leur solde ! Précisions que ces accusations sont aussi désobligeantes que totalement absurdes! Nous avons plusieurs décennies d'expérience et nos essais se déroulent quasiment tous dans les mêmes conditions. Nous les menons bien entendu sans aucune concertation avec le service publicité!... Ceci étant dit, nous ne sommes pas les seuls à trouver les produits du groupe Volkswagen de plus en plus homogènes et aboutis, notamment la dernière Golf. Tous leurs concurrents le reconnaissent d'ailleurs officieusement. C'est même ce qui les inquiète. Ce n'est pas pour rien que les ventes du consortium n'arrêtent pas de croître partout dans le monde...

Prix salés 

La qualité Audi a un prix. Les voitures frappées des anneaux sont chères. Même avec ce moteur diesel de 105 chevaux seulement et en version Ambiente (deuxième niveau de finition), l'A3 est onéreuse. Avec la boîte à double embrayage, comptez 29.620 euros pour une trois portes! Cela donne à réfléchir. Le tarif des options est en proportion. Evidemment, l'image de marque d'Audi est en béton et conditionnera une valeur de revente élevée. Mais, quand même, Audi exagère... La firme d'Ingolstadt aurait tort, cependant, de se gêner. Puisque les clients se précipitent, snobisme aidant, assurant des marges élevées à la maison-mère Volkswagen.

Alain-Gabriel Verdevoye

Modèle d'essai : Audi A3 1 ,6 TDi 105 Ambiente S-Tronic : 29.620 euros (-200 euros de bonus)

Puissance du moteur : 105 chevaux (diesel)

Dimensions : 4,24 mètres (long) x 1,78 (large) x 1,42 (haut)

Qualités : Finition de qualité, esthétique, précision et plaisir de conduite, ensemble moteur-boîte auto très agréable et... sobre, bonne position au volant

Défauts : "Stop and start" un rien paresseux, espace limité, prix élevé, options chères

Concurrentes : VW Golf TDi 105 DSG Confortline (3 portes) : 26.770 euros; BMW 116d (bva, 3 portes): 28.350 euros

Note : 14,5 sur 20