Audi A3 Sportback : Cette "Golf" haut de gamme mérite-t-elle son surcoût ?

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  950  mots
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Plus petite, plus chère, mais jolie, raffinée, affûtée, l'A3 « Sportback » est réussie. Mais elle coûte globalement 2.000 euros de plus que la Volkswagen Golf... La différence est-elle justifiée ? En termes purement rationnels, non. Mais, l'image de marque d'Audi est plus flatteuse pour l'ego

Volkswagen décline sa Golf VII à toutes les sauces, chez Seat (Leon), Skoda (Octavia) et... Audi. L' A3 « Sportback » (cinq portes) se distingue par une carrosserie totalement différente, plus agressive, et un habitacle également redessiné, plus chic mais à l'habitabilité réduite. Les lignes, très classiques et identifiables, sont harmonieuses, sans faute de goût. D'aucuns reprocheront toutefois à la nouvelle A3 de ressembler fortement... à l'ancien modèle. Mais nous, nous apprécions personnellement cette évolution par petites touches, qui préserve la personnalité de la firme aux quatre anneaux.

Identité marquée

A l'intérieur, l'identité est aussi très bien conservée. Avec des formes douces, sans fioritures. La finition et les matériaux sont excellents sur la planche de bord, mais les plastiques apparaissent moins cossus sur la console centrale. Dommage. De toutes façons, c'est du travail bien fait, mais, vu le niveau atteint par la Golf VII, il n'y a pas de différence tellement flagrante avec la Volkswagen. On a en revanche un peu moins de place qu'à bord de la Golf. Mais c'est acceptable, avec un coffre géométrique très logeable. La position de conduite est satisfaisante, l'ergonomie aussi, sauf l'écran central auquel on accède par une molette entre les deux sièges, qui oblige à passer par des menus et sous-menus. Bizarre. Chez Volkswagen, on a droit à un écran tactile tellement plus pratique. Etonnant que la marque haut de gamme et « technologique » du groupe allemand fasse moins bien sur ce plan que le label généraliste Volkswagen !

Mécanique TFSi un peu juste

Pour cet essai de la version cinq portes allongée de l'A3, nous nous retrouvons avec un moteur à essence très moderne, le 1,4 TFSi de 122 chevaux. Lors du test de l'A3 trois portes, en début d'année, nous avions eu droit à un TDi 105. Nous attendions beaucoup de cette mécanique TFSi réputée. Hélas, elle s'est révélée décevante. Comme toutes les mécaniques de faible cylindrée politiquement correctes (en termes de C02), elle manque de coffre au démarrage. Cette apathie oblige à emballer légèrement l'accélérateur tout en faisant un peu patiner l'embrayage. Du coup, quand la puissance déboule, avec un peu de retard, la mécanique a comme une hésitation, avec un trou marqué qui se traduit par... un petit à-coup, peu agréable dans les embouteillages. Au-delà de 1.500 tours, ce moteur fait toutefois correctement son boulot avec une bonne vivacité, mais sans être spécialement performant. C'est au-dessus de 3.000 tours qu'il devient enfin rageur. Mais ce n'est pas la plage la plus utilisée. Disons que ce moteur satisfait sur route, mais le manque de répondant à bas régime est vite agaçant. Et on pardonne moins à une Audi qu'à une voiture de constructeur généraliste moins onéreuse.

Patinage du train avant


En outre, les démarrages un peu compliqués font patiner le train avant sur chaussée mouillée, prenant la motricité en défaut. Audi aurait dû mieux travailler cet aspect. Sinon, la boîte de vitesses, très rigoureuse et au guidage millimétrique, est, elle, à l'abri de toute critique, avec un embrayage au poil. La transmission apparaît donc plus réussie que le moteur. Ce 1,4 TFSi est néanmoins assez sobre, avec une consommation de 7,5 litres de sans-plomb aux cents, sur un essai il est vrai essentiellement réalisé sur route.

Trains roulants précis

A part les problèmes de motricité au démarrage sur revêtement humide, le comportement routier apparaît, lui, tout à fait digne de la marque aux anneaux. Avec une direction directe et des trains roulants d'une précision remarquable, on est comblés. Quelle efficacité ! On attend le prochain virage avec plaisir, et ce, quel que soit l'état de la chaussée. Les cahots ou dévers n'altèrent en rien la tenue de cap. Les suspensions sont évidemment assez fermes. Mais le confort a progressé par rapport à l'ancienne A3. Malgré une monte pneumatique « sport » (45R17) en option dont était pourvue notre véhicule de test, le confort s'est montré globalement appréciable. Le châssis offre donc un très bon compromis.

Onéreuse

L'A3 est onéreuse. Avec « notre » moteur 1,4 TFSi, elle réclame 25.400 euros en finition de « base » Attraction, austère avec intérieur gris ou noir. .... Le deuxième niveau Ambiente est à 27.900 et permet d'accéder à des choix de teintes pour l'intérieur plus riches. Mais, pour du vrai luxe, il faut ajouter 1. 750 euros afin d'obtenir les sièges en cuir. Le réglage lombaire desdits sièges est à 300 euros. Pour un GPS, c'est entre 710 et 2.090 euros selon la sophistication... Une Volkswagen Golf dotée du même moteur et d'un équipement comparable est à 2.000 euros de moins. Alors, oui ou non, la différence de tarif est-elle justifiée ? En termes purement rationnels, non. Mais, évidemment, l'image de marque d'Audi est en béton et sera plus flatteuse pour l'ego...En tous cas, si cette motorisation 1,4 TFSi n'est  certes  pas la plus recommandable dans la gamme, l'A3 « Sportback » reste une belle voiture bien finie au comportement routier plaisant.
Alain-Gabriel Verdevoye

Modèle d'essai : Audi A3 « Sportback » 1,4 TFSi Ambiente: 27.900 euros

Puissance du moteur : 122 chevaux (essence)

Dimensions : 4,31 mètres (long) x 1,79 (large) x 1,43 (haut)

Qualités : finition de qualité, esthétique harmonieuse, présentation chic (sauf version de base), précision de conduite, boîte de vitesses efficace

Défauts : prix élevé, options chères, moteur creux au démarrage, motricité imparfaite

Concurrentes : Citroën DS4 Chic VTi : 22.220 euros ; VW Golf 1,4 TSi Confortline : 25.870 euros ; Mercedes Classe A 180 BE Sensation : 28.800 euros

Note : 13,5 sur 20