Opel Adam : Une Fiat 500 rétro à la sauce germano-américaine

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  799  mots
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Jaloux du succès de la Fiat 500 ou de la Mini de BMW, la filiale germanique de l'américain GM a repris les mêmes ingrédients pour concocter une petite citadine rétro. Esthétiquement, le pari est réussi. L'Adam possède beaucoup de charme. Dommage, le moteur est beaucoup moins sympathique.

Une vraie petite séductrice. Forcément, c'est une italienne, une anglaise, voire une française ? Eh bien, non ! Il s'agit d'une... Opel. Une première. Si les produits de la marque germano-américaine sont connus pour leur bon rapport prestations-équipement-prix, ils ne sont nullement réputés pour leur charme ou leur raffinement. Pour sortir de cette image de produits gris et ternes, Opel a repris tous les ingrédients qui font le succès des Fiat 500 et Mini (BMW).

Une carrosserie mignonne comme tout, avec plein de courbes « rétro », de clins d'?il aux années cinquante et soixante. Seul hic : l'Adam - le prénom du fondateur de la marque - est un pur exercice de style, puisque cette mini-voiture ne se réfère à aucun modèle du passé de la marque. Contrairement à ses rivales qui l'ont inspirée. Soignée, aguicheuse, elle est réussie esthétiquement, avec toutefois un petit côté kitsch, sans doute faute de légitimité historique. La palette de coloris comblera les plus exigeants. Notre modèle d'essai mauve à toit blanc avait de l'allure. Et on la regarde.

Intérieur bien fini

A l'intérieur, on remarque les formes douces, des cadrans ronds, le tout avec des plastiques de qualité - quel progrès par rapport à une Opel Corsa ! - et des assemblages costauds. La finition apparaît meilleure que sur une Fiat, une Mini ou une Citroën DS3. Du beau travail. Evidemment, Opel joue à fond la carte de la personnalisation, comme sur les Fiat 500, Mini ou DS3, pour augmenter la facture et donc les marges du constructeur. Notre modèle de test, très, très équipé, était magnifique, même si l'absence de référence historique rend tout cela un peu gratuit et sans le charme évocateur d'une 500. L'intérieur, tout entier dans des nuances mauves - les mêmes qu'à l'extérieur -, y compris les placages décoratifs, faisait très chic. Original, chaleureux, raffiné. Soulignons le beau cuir des sièges (en option). Evidemment, on chipotera sur les aspects fonctionnels, comme l'absence d'accoudoir central, des places arrière et un coffre symboliques. Mais, une Fiat 500 ne fait guère mieux.

Direction floue, imprécise

Enthousiasmés par de si jolis atours, nous avons démarré. Et là, malheureusement, on déchante un peu. Faute de moyens, l'Adam reprend la plate-forme de la Corsa, qui n'est autre que celle de la Fiat Punto, au terme d'anciens accords entre GM et l'italien. Vu le faible gabarit, le comportement routier n'est pas mauvais du tout, au moins pour des petits parcours urbains et suburbains, avec même un certain confort. Mais la direction, certes très douce mais floue et imprécise, agace.

La mécanique pèche

En fait, c'est surtout la mécanique 1,4 à essence, disponible en trois puissances (70, 87, 100 chevaux), qui pèche. Notre modèle d'essai (87 chevaux) présentait un trou à chaque passage de vitesse. Résultat : un à-coup désagréable. Comme la boîte de vitesses est par ailleurs rêche, les parcours urbains, dans lesquels on accélère, freine, relance sans cesse la mécanique, manquent de fluidité. L'ensemble moteur-transmission offre un médiocre agrément. Oui, d'accord, une Fiat 500 Twinair de même puissance n'est pas franchement agréable non plus. Mais l'une n'excuse pas l'autre.

Prix corrects

L'Adam démarre à 10.990 euros en version de base « Adam » tout court. Comptez 13.990 euros en finition « Jam », « colorée et funky » selon le descriptif marketing du modèle. La « Glam » « élégante et chic » est à partir de 14.540 euros. La « Slam » à vocation sportive, même si les moteurs sont les mêmes, démarre à 15.600 euros ... Notre « Glam » de 87 chevaux à 15.250 euros possédait de série le régulateur-limiteur de vitesse, les rétroviseurs extérieurs électriques, la climatisation automatique, le toit vitré, des feux diurnes à leds... Pour le reste, attention à la facture quand on se laisse prendre au jeu des multiples possibilités !...

Marque peu « glamour »

Au final, l'Adam présente bien. Tout ce qui se voit a été soigné. Joli travail. Reste à composer avec un agrément de conduite moyen. Dommage. Ceux qui ne pensent qu'aux apparences seront comblés. En revanche, les automobilistes qui accordent encore de l'importance au plaisir de pilotage seront déçus. Enfin, pas sûr que les amateurs de telles voitures aient envie de s'adresser à une marque aussi peu « glamour ».
Alain-Gabriel Verdevoye

Modèle d'essai : Opel Adam Glam (87 ch) : 15.250 euros

Puissance du moteur : 87 chevaux (essence)

Dimensions : 3,70 mètres (long) x 1,73 (large) x 1,48 (haut)

Qualités : Esthétique réussie, intérieur original, finition soignée

Défauts : A-coups, boîte de vitesses rêche, direction imprécise

Concurrentes : Fiat 500 Twinair Lounge : 15.500 euros ; Mini One 75 ch : 15.790 euros ; Citroën DS3 1,2 VTi Chic : 15.800 euros

Note : 12,5 sur 20