Sanofi-Aventis chargé d'anticorps

Par Fabio Marquetty  |   |  321  mots
Le laboratoire pharmaceutique brandit l'arme du prix pour décourager d'éventuels prétendants au rachat de Genzyme. Pour le moment, le stratagème fonctionne au risque de payer le prix fort.

Sanofi Aventis a mis au point un antidote efficace pour repousser toute forme de corps étrangers susceptibles de parasiter ses velléités d?acquisitions. La recette : une bonne dose d?audace agrémentée de quelques gouttes de surenchère financière. Pour le moment, la formule fonctionne plutôt bien. Glaxo Smith Kline a finalement renoncé de se porter candidat au rachat de la société biopharmaceutique Genzyme qui fait actuellement l?objet d?une OPA de la part du laboratoire français.

Trop cher ! D?autant que l?addition risque encore de s?envoler si l?on en croit une source proche du dossier citée par l?agence Dow Jones Newswire relatant un possible relèvement de prix par rapport aux 69 dollars par action initialement proposés. In fine, de 18,5 milliards de dollars, la valorisation de Genzyme pourrait atteindre, voire dépasser les 20 milliards de dollars. Soit près de cinq fois le montant du chiffre d?affaires de la future mariée.

L?épaisseur du chèque ne constitue pas le seul élément apte à calmer les ardeurs d?autres acquéreurs potentiels. Suite à des problèmes de contamination par un virus, les ventes de Cerezyme, le médicament phare de Genzyme, ont chuté de 53% au deuxième trimestre 2010. Nourrissant, au passage des incertitudes, sur l?évolution des revenus cette année. Pas de quoi, néanmoins, freiner la fièvre acheteuse de Sanofi Aventis qui voit dans cette nouvelle emplette le moyen de prendre pied sur le marché lucratif des traitements contre les maladies orphelines. Avec en prime la possibilité de mieux absorber les quelque 5 milliards d?euros de chiffre d?affaires de brevets arrivant à expiration et menacés par la concurrence des produits génériques.

Mais que l?on ne s?y trompe pas : le gavage préventif constitue moins une alternative au spectre de la famine qu?une bonne optimisation des ressources.