Un proche de Claude Bartolone nommé à la tête de la Société du Grand Paris

Par Jean-Pierre Gonguet  |   |  383  mots
La nomination de Philippe Yvin à la présidence de la société du Grand Paris laisse la voie libre à Claude Bartolone pour devenir le Président de Paris Métropole... | REUTERS
La Société du Grand Paris va changer de président le 21 janvier. Un proche de Claude Bartolone et de Jean-Marc Ayrault, Philippe Yvin, remplacera le sortant, Etienne Guyot, nommé, lui, par François Fillon. Prélude à une redistribution des cartes de la Métropole au profit du président de l’Assemblée nationale...

La Société du Grand Paris doit être un peu maudite, ses présidents n'en quittant généralement pas la présidence du directoire aussi doucement qu'ils le devraient. Ce qui était arrivé à son prédécesseur Marc Véron vient d'arriver à Etienne Guyot, le préfet titulaire du poste. Il savait pourtant depuis (très) longtemps que Philippe Yvin, actuel conseiller de Jean-Marc Ayrault pour les questions territoriales et la décentralisation, voulait le fauteuil.

L'unanimité autour de Philippe Yvin

Le "Tout Grand Paris" le savait aussi depuis tout aussi longtemps. Mais, visiblement, l'État n'a pas eu le temps de trouver à Etienne Guyot, que nul n'a jamais trouvé déméritant, un beau poste, une sortie "par le haut". 

Dommage car, pour le reste, Philippe Yvin fait à peu près l'unanimité : ancien directeur de cabinet de Claude Bartolone au ministère de la Ville, ancien directeur général des services de Seine St-Denis, il a été nommé auprès de Jean-Marc Ayrault pour bétonner la loi décentralisation et la création des métropoles. C'est un travailleur acharné qui connait parfaitement le dossier.  Sa mission terminée à Matignon, il récupère la SGP.  Conséquence : les élus parisiens sont définitivement persuadés que le président de l'Assemblée nationale vise la présidence de la Métropole du Grand Paris en 2016.

Aucun homme de gauche ne veut du poste

La nomination de Philippe Yvin en est la première preuve. La deuxième en serait que Claude Bartolone abandonne son mandat au conseil général et se présente aux municipales (au Pré-Saint-Gervais par exemple) pour se mettre en position d'être élu par ses pairs en 2016. La troisième en est qu'aucun homme politique de gauche (à part Jean-Marie Le Guen) ne semble vouloir ce poste. François Lamy et Manuel Valls ont tous les deux en tête la présidence du Conseil régional en 2015 : leurs deux villes n'appartiennent pas en effet à la future Métropole et ils ne peuvent donc prétendre à rien.

Et comme chacun sait que le premier président de la Métropole ne viendra pas, pour des raisons culturelles historiques de Paris, Claude Bartolone a, s'il le décide, un parcours bien balisé devant lui.