1 dollar = 1 euro c'est pour bientôt ?

Par latribune.fr  |   |  555  mots
Selon un analyste, "la poursuite des débats sur les conséquences du Brexit dans un contexte de risques politiques grandissants, avec une série d'élections l'année prochaine" sont des éléments qui ne plaident pas en faveur d'une remontée de la monnaie européenne.
L'euro se stabilise au-dessus de 1,04 dollar après avoir chuté au plus bas en 14 ans, après l'annonce de la Fed mercredi qui a déstabilisé les salles de marchés.

Après avoir spectaculairement chuté à son plus bas niveau en 14 ans hier jeudi, l'euro se maintenait au-dessus de 1,04 dollar ce vendredi 16 décembre. Ce décrochage de la monnaie européennes face au dollar est dû au fait que les marchés ne s'attendaient pas à ce que Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) porte, mercredi, à trois le nombre de hausses prévues pour 2017, contre deux prévues jusque-là.

"Le rêve d'une parité euro/dollar"

De fait, selon l'analyste chez FXTM Research Lukman Otunuga, interrogé par l'AFP, les salles de marchés sont désormais parcourues de débats sur "l'éventualité de voir un dollar en pleine reprise remettre au goût du jour le rêve d'une parité euro/dollar".

"Avec une Banque centrale européenne qui prolonge son programme d'assouplissement quantitatif tandis que la Fed est en train d'augmenter les taux américains, la divergence détonante entre les politiques monétaires de ces deux banques centrales majeures pourrait entraîner une baisse de l'euro face au dollar pendant longtemps", a-t-il ajouté.

Brexit et élections en Europe en 2017

De même, Stephen Innes, courtier chez Oanda, s'interroge dans une note consultée par l'AFP :

"La parité de l'euro (et du dollar) peut-elle devenir réalité? Cela sera certainement le cas", se répond-il.

Et ce qui, selon lui, donnera corps à cette hypothèse, ce sont les événements politiques à attendus au premier trimestre 2017, parmi lesquels "la poursuite des débats sur les conséquences du Brexit dans un contexte de risques politiques grandissants, avec une série d'élections l'année prochaine".

En zone euro, "avec une croissance faible, une inflation basse et une dette publique élevée, il est très peu probable que la Banque centrale européenne s'éloigne de sa politique monétaire accommodante", a-t-il souligné.

La BCE prolonge son QE mais le ralentit

La BCE a décidé de prolonger jusqu'à fin 2017 ses rachats massifs de créances, l'une de ses mesures phare pour stimuler une économie européenne toujours vulnérable. Elle a annoncé en même temps qu'elle réduirait ses rachats d'actifs de 80 à 60 milliards d'euros mensuels à partir d'avril 2017.

    >Lire: BCE : pourquoi Mario Draghi surjoue la fermeté dans la poursuite du QE

Vendredi, les investisseurs vont par ailleurs scruter la deuxième estimation des chiffres de l'inflation en zone euro pour le mois de novembre. Selon la première estimation de l'office européen des statistiques Eurostat, cette dernière a continué d'accélérer en novembre, à 0,6%, contre 0,5% en octobre et au plus haut depuis 31 mois.

Vers 7 heures  GMT (08 heures à Paris), l'euro valait 1,0440 dollar contre 1,0416 jeudi à 22 heures GMT, après être tombé sous le seuil de 1,04 dollar vers 17 heures GMT, à 1,0370 dollar, son niveau le plus bas depuis janvier 2003.

La monnaie européenne remontait aussi face à la monnaie nippone, à 123,41 yens contre 123,10 yens jeudi soir. Le dollar restait relativement stable face à la devise japonaise, à 118,21 yens contre 118,17 yens jeudi soir.

Vers 7 heures GMT, la livre britannique reculait légèrement face à la monnaie européenne, à 83,98 pence pour 1 euro, mais progressait face au dollar, à 1,2432 dollar pour 1 livre. La devise suisse se stabilisait face à l'euro, à 1,0733 franc pour 1 euro, mais remontait face au billet vert, à 1,0281 franc pour 1 dollar.

La devise chinoise se stabilisait face au dollar à 6,9469 yuans pour 1 dollar contre 6,9467 yuans pour 1 dollar jeudi à 15 heures 30.

(Avec AFP)