La prudence est restée de mise ce mercredi à Wall Street, terminant sans tendance. Les marchés n'ont pas réagi aux chiffres de l'emploi dans le secteur privé et à la progression plus importante qu'attendu de l'indice ISM. Les mesures annoncées par la Grèce pour réduire son déficit n'ont également pas eu grand effet sur des investisseurs dont les yeux sont désormais tournés vers les statistiques officielles du marché de l'emploi en février. Elles seront publiés ce vendredi. En outre, le secteur pharmaceutique a pesé sur la tendance alors que Barack Obama s'est dit près à passer en force dans le dossier de la réforme de la santé.

A la clôture, le Dow Jones perd 0,09% à 10.397 points, le Nasdaq est stable à 2.281 points et le S&P 500 progresse de 0,04% à 1.119 points.

Sur le front des statistiques, l'indice ISM des directeurs d'achats du secteur des services a progressé plus fortement que prévu en février, passant de 50,5 en janvier à 53. Il s'agit de son plus haut niveau depuis mai 2007. Les économistes misaient sur un chiffre de 51. L'activité du secteur tertiaire a légèrement amplifié sa croissance le mois dernier, un indice de 50 marquant la frontière entre une progression et une contraction de l'activité. Lundi, l'ISM manufacturier avait au contraire reculé plus fortement qu'escompté.

Par ailleurs, le secteur privé américain a détruit 20.000 postes en février, selon les chiffres publiés par le cabinet en ressources humaines ADP. Il s'agit de la moins mauvaise performance mensuelle depuis deux ans. Ce chiffre est conforme aux attentes des économistes mais le nombre de destructions d'emplois enregistré en janvier a été nettement été revu à la hausse, passant de 22.000 en estimation initiale à 60.000. A noter, que le secteur manufacturier a créé plus d'emplois qu'il en a supprimé en février, une première depuis janvier 2008. Les statistiques officielles du marché de l'emploi seront publiées ce vendredi. Les marchés misent sur 50.000 destructions après les 20.000 annoncées en janvier.

Dans son traditionnel Livre beige qui servira de base de travail lors de la prochaine réunion de son Comité de politique monétaire les 16 et 17 mars prochain, la Réserve fédérale a indiqué que l'activité s'est légèrement améliorée dans neuf des douze districts étudiés. "La conjoncture économique a continué de s'améliorer (...) bien que les tempêtes de neige rudes du début de février aient freiné l'activité dans plusieurs régions", explique-t-elle. Le rythme des licenciements a ralenti mais les plans d'embauche sont "en général mous", poursuit la Fed.

Du côté des valeurs, Pfizer chute de 1,59% à 17,32 dollars. Le premier groupe pharmaceutique mondial serait sur le point de lancer une offre de 4,1 milliards de dollars sur le fabricant allemand de médicaments génériques GmbH. En outre, le laboratoire a expliqué ce mercredi que les essais cliniques d'un nouveau médicament contre la maladie d'Alzheimer, baptisé Dimebon, n'avaient pas été concluants. Cette annonce affecte beaucoup plus fortement Medivation, associé à Pfizer sur cette expérimentation. Le titre perd ainsi plus des deux tiers de sa valeur, s'effondrant de 67,45% à 13,10 dollars.

Sur le secteur de la distribution, Costco Wholesale recule de 1,14% à 60,68 dollars. Le numéro un américain des magasins entrepôts a publié des résultats décevants pour le compte de son quatrième trimestre. Son bénéfice net a progressé sur la période à 299 millions de dollars, mais moins fortement qu'espéré. Par action, il ressort en effet à 67 cents, où le consensus misait sur 71 cents. Le chiffre d'affaires est également légèrement décevant: il a augmenté de 11% à 18,36 milliards de dollars, contre 18,5 milliards escomptés par les analystes.

Son concurrent BJ's Wholesale chute pour sa part de 5,10% à 34,61 dollars. Le distributeur a dégagé 55 millions de dollars de profits entre novembre et janvier. Hors exceptionnels, cela représente 95 cents par titre, soit un penny de moins que les attentes. Ses ventes ont progressé de 9% sur la période, pour atteindre 2,74 milliards de dollars. Cette performance est en ligne avec le consensus des opérateurs. Mais ces derniers sanctionnent les prévisions 2010 du groupe, qui mise sur un bénéfice par action compris entre 2,54 et 2,64 dollars, en deçà des 2,70 dollars escomptés jusqu'à présent par les marchés.

Enfin, Novell bondit de 28% à 6,08 dollars. L'éditeur de logiciels a indiqué ce mercredi qu'il avait reçu une offre de rachat d'un montant de 2 milliards de dollars en provenance du fonds d'investissement Elliott Associates. Ce dernier propose 5,75 dollars par action, soit une prime de 21% par rapport au cours de clôture de mardi soir.