La Bourse de Paris rattrapée par les inquiétudes sur la croissance

Par Blandine Hénault  |   |  664  mots
Partagé entre les bons résultats d'entreprises et de nouvelles craintes sur un ralentissement de la croissance, le marché parisien a finalement plongé dans le rouge après des indicateurs américains décevants. A la clôture, le CAC 40 cède 1,41% à 3.581,82 points.

La tendance a longtemps été erratique à la Bourse de Paris, le marché étant tiraillé entre les bonnes publications des entreprises et une actualité macroéconomique beaucoup moins porteuse. C'est finalement cette dernière qui l'a emporté faisant chuter le CAC 40 en clôture de 1,41% à 3.581,82 points.

Si les résultats supérieurs aux attentes de JP Morgan ont permis un temps de faire pencher la balance en territoire positif, les statistiques américaines du jour ont par la suite semé le doute, avant que l'indice d'activité "Philly Fed" n'enfonce le clou.

L'indicateur de la Reserve fédérale de Philadelphie est ressorti pour le mois de juillet à 5,1 points, contre 8 points en juin. Or, les analystes attendaient au contraire une progression de l'indice à 10 points. Cette statistique a fait suite à un autre indicateur tout aussi décevant sur l'activité industrielle des Etats-Unis. L'indice Emire State sur l'activité manufacturière s'est en effet effondré en juillet à 5,08 points contre 19,57 points en juin.

Ces statistiques décevantes ont renforcé les craintes du marché sur un ralentissement de la reprise outre-atlantique. Des craintes déjà réactivées mercredi soir avec la publication des "minutes" de la dernière réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed). On y apprend que la banque centrale se montre moins optimiste pour les perspectives de croissance et d'emploi, à tel point que le débat s'est engagé sur l'opportunité de mettre en place de nouvelles mesures de relance.

Dans le même temps, la Chine inquiète également alors que le gouvernement chinois a fait état ce jeudi d'une croissance ralentie au deuxième trimestre de 10,3%, contre 11,9% au premier trimestre.

L'euro à plus de 1,29 dollar

Sur le front des valeurs, malgré les annonces positives de JP Morgan, les valeurs bancaires signent les plus fortes baisses du CAC 40. Dexia décroche de 5,12% à 3,24 euros, effaçant son bond de 3% la veille. BNP Paribas baisse de 4,01% à 48,70 euros, Crédit Agricole de 3,26% à 9,28 euros et Société Générale de 2,07% à 37,84 euros.

EADS termine également la journée en forte baisse (-4,86% à 16,55 euros) alors que l'euro a repassé successivement dans la journée le seuil de 1,28 dollar puis de 1,29 dollar. Sur le SBF 120, Safran est aussi pénalisé et recule de 4,59% à 20,80 euros.

Dans leur ensemble, les valeurs cycliques - les plus liées à la conjoncture - ont été pénalisées par les interrogations autour d'un ralentissement de la croissance aux Etats-Unis et en Chine. Lafarge lâche ainsi 3,37% à 41,17 euros, ArcelorMitrtal 3,22% à 23,02 euros et Schneider Electric 2,25% à 86,90 euros.

Le secteur automobile a signé une séance en dents de scie, mais termine dans le rouge. Peugeot abandonne 2,67% à 23,71 euros, Renault 1,8% à 34,44 euros et Michelin 1,09% à 58,98 euros. La baisse du marché automobile s'est confirmée en juin avec un repli de 6,9% des immatriculations de voitures neuves en Europe.

A l'inverse, L'Oréal résiste grâce à un relèvement de recommandation de RBS à "conserver" contre "vendre". L'action du groupe de cosmétiques avance de 0,88% à 83,80 euros. C'est la seule valeur du CAC 40 dans le vert, avec Essilor (+0,24% à 50 euros) et Carrefour (+0,08% à 35,33 euros). Le distributeur a publié après la clôture un chiffre d'affaires en hausse de 6,3% à 24,9 milliards d'euros au deuxième trimestre.

Hors CAC 40, la meilleure performance du SRD est signée Eurofins Scientific. Le titre du spécialiste de l'analyse dans l'agroalimentaire s'envole de 14,41% à 37,98 euros. Le groupe a annoncé "une forte amélioration de ses performances opérationnelles et de sa rentabilité" au deuxième trimestre 2010.

A l'opposé, Theolia décroche de 2,61% à 1,12 euro. Le spécialiste des énergies renouvelables a annoncé le succès de son augmentation de capital de 60,5 millions d'euros.

Côté devises, l'euro continue de profiter des inquiétudes sur la croissance américaine qui pèsent sur le billet vert pour renouer avec la barre de 1,29 dollar. 1 euro vaut 1,2891 dollar.

Sur les marchés pétroliers, les cours du brut sont en baisse en raison de craintes sur la demande. Le baril de WTI s'échange contre 75,87 dollars et le baril de Brent contre 75,75 dollars.