Découvrez qui achète la dette européenne destinée à sauver l'Irlande

Par Julien Beauvieux  |   |  470  mots
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La première émission de 5 milliards d'euros destinée à financer l'aide à l'Irlande a attiré mardi 44,5 milliards d'euros d'ordres. Le Japon a à lui seul acheté 20 % de l'émission.

Lancé mardi pour financer le plan d'aide financière à l'Irlande, le premier emprunt du Fonds européen de stabilité financière (FESF) créé en mai dernier a rencontré une demande exceptionnellement forte des investisseurs. Selon un communiqué du FESF, le livre d'ordres de l'émission obligataire de 5 milliards d'euros a finalement clôturé avec 44,5 milliards d'euros de souscriptions en provenance de plus de 500 participants. Soit un ratio de couverture considérable de près de 9 euros demandés pour un euro émis. « Je suis très satisfait du résultat de cette émission inaugurale. L'immense intérêt des investisseurs confirme leur confiance dans la stratégie adoptée pour restaurer la stabilité financière de la zone euro », s'est félicité Klaus Regling, le directeur général du FESF. Un dynamisme de la demande d'autant plus positif que le FESF a prévu d'émettre 16,5 milliards d'euros cette année, puis encore 10 milliards l'an prochain.

des titres Notés « AAA »

Outre ce plébiscite symbolique en faveur de l'Europe et de la zone euro, cette forte demande a permis de placer ces obligations de maturité 5 ans dans les meilleures conditions. « Le livre d'intention a été ouvert lundi dans une fourchette de 8 à 10 points de base au-dessus du contrat swap de référence, que nous avons abaissée entre 6 et 8 points à l'ouverture officielle du livre d'ordres en raison de la demande », souligne Frédéric Gabizon, responsable des marchés primaires obligataires chez HSBC, qui a dirigé l'émission aux côtés de Citigroup et de la Société Généralecute; Générale. Soit un rendement de 2,89 %, contre respectivement 2,30 % et 2,59 % pour les taux des obligations d'État à 5 ans allemandes et françaises. « Le FESF fait partie de la catégorie des émetteurs supranationaux, dont la qualité de crédit et la liquidité des encours de dette sont un peu moins bonnes que celles des meilleurs emprunteurs, et il est donc normal que l'émission soit assortie d'un rendement supérieur », explique le responsable de la plate-forme dette de Natixis Alain Gallois, pour qui « le marketing de la signature et sa venue sur le marché ont été remarquablement organisés ».

Notés « AAA » par les trois grandes agences de notation, les titres émis par le FESF ont attiré une très forte demande de la part des banques centrales et des organismes internationaux, qui ont acquis à eux seuls 43 % du placement. Attirés par un couple rendement/risque intéressant, les gestionnaires de fonds ont pour leur part acquis 31 %, suivis par les banques (13 %) et les assureurs (6 %). En termes géographiques, 38 % des titres ont été placés auprès des seuls investisseurs asiatiques. Le Japon a, à lui seul, acheté 20 % des titres émis par le FESF, conformément aux propos tenus le 11 janvier par son ministre des Finances, Yoshihiko Noda.