La Bourse de Paris a signé sa première séance dans le vert en deux semaines, après une dégringolade de 18% en onze jours. La séance a été loin d'être calme, car l'indice vedette de la Bourse de Paris a évolué en dents de scie, dans une une fourchette de variations très large comprise entre +2% et -4%. Dans le sillage de Wall Street, le CAC 40 a fini la séance sur une progression de 1,63% à 3.176,19 points.
La réunion de politique monétaire prévue dans la journée à la Réserve fédérale a été la lueur d'espoir à laquelle les investisseurs se sont accrochés, après la lourde chute de lundi. "Le bruit enfle que le président (de la Fed) Ben Bernanke pourrait prendre de nouvelles mesures pour ramener la confiance, peut-être sous la forme d'un nouveau cycle de rachats de titres", a indiqué Philippe Gijsels, de BNP Paribas Fortis Global Markets. En effet, les marchés attendent de nouvelles mesures d'assouplissement quantitatif, éventuellement sous la forme d'un "QE3".
"Les attentes vont être fortes sur son communiqué final. La banque centrale doit rassurer les investisseurs mais elle dispose de peu de marge", a ajouté Christian Parisot chez le courtier Aurel BGC.
Dans un marché extrême volatile, les investisseurs n'ont pas récupéré complément la confiance, après l'onde de choc provoquée par l'abaissement de la notation de la dette américaine par l'agence Standard & Poor's vendredi. Lundi soir, Barack Obama est sorti de son silence pour réagir à la première dégradation de la note américaine. Le président américain a estimé que les Etats-Unis sont toujours un pays triple "A". En Europe, les responsables politiques avaient déjà multiplié les réactions pour essayer de calmer les marchés. Ainsi, dans un communiqué diffusé la nuit du dimanche à lundi, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont réaffirmé que le Fonds européen de stabilité financière (FESF) pourra intervenir sur le marché secondaire. Mais ces prises de position n'ont pas rassuré complètement les investisseurs.
En attendant la mise en ?uvre des réformes du FESF, d'ici septembre prochain, la Banque centrale européenne est intervenue lundi pour acheter des titres de la dette italienne et espagnole, faisant reculer leurs rendements. Selon des sources de marché, elle serait intervenue pour un montant de 2 ou 2,5 milliards
d'euros.
Sur le front des valeurs, Alcatel-Lucent est finie en tête du CAC 40 et affiche un bond de 9,22%, suivi par Cap Gemini (+7,90%).
Les valeurs cycliques, comme Vinci (+6,16%), Schneider Electric (5,23%) et Saint-Gobain (+4,77%) ont également profité de la tendance haussière. Les valeurs financières ont évolué en ordre dispersé, pour finir dans le vert. Natixis a progressé de 2,00%, Axa de 2,23%, et Société Générale de 3,54%.
Les valeurs défensives affichent ont moins profité du rebond. Essilor International ne s'est adjugé "que" 1,38% et Pernod Ricard 0,46%.
Du côté des matières premières, les cours du baril progressent. Le Brent de la Mer du Nord avance de 1,09% et cote 104,89 dollars le baril, alors que le WTI avance de 1,51% à 82,48 dollars le baril.