Mercredi noir à la Bourse de Paris

Par latribune.fr avec Reuters  |   |  580  mots
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Nouveau mercredi noir à la Bourse de Paris. Au lendemain de la réunion de la Réserve fédérale américaine mardi soir, le CAC 40 a vu son cours s'effondrer brutalement, perdant plus de 5%. Du jamais vu depuis décembre 2008. Les valeurs bancaires, qui représentent 11,1% de l'indice, ont entraîné les marchés d'actions dans une spirale baissière.

Au lendemain de l'intervention de la Fed, un nouveau vent de panique souffle sur les marchés financiers. Malgré le rebond de la veille, l'indice vedette de la place de Paris a devisé de 5,45%, à 3.002,99, plombé par les valeurs bancaires.  Le CAC 40, qui cumule ainsi une baisse de 12,94% dans les cinq dernières séances, a ainsi vécu sa pire séance depuis le 5 décembre 2008 à l'issue duquel l'indice s'était effondré de 5,48%

Les autres grandes places européennes ont également cédé à la panique. Londres a chuté de 2,88%, Francfort 4,78% et Milan 5,93%.

Dans une séance très volatile, le compartiment financier du CAC 40 a été fortement attaqué, et affiche les plus forts décrochages, compris entre 9 et 14%. Le secteur bancaire serait victime des rumeurs de marché, selon Jérôme Vinerier, analyste chez IG Markets. "D'abord, d'une éventuelle dégradation de la note de la France. Ensuite, de l'extension du programme d'échange des obligations de la dette grecque, ce qui occasionnerait de nouvelles dépréciations pour les banques", explique-t-il.

Bercy a démenti formellement les rumeurs d'un abaissement de la note souveraine de la France, qui fait toujours partie des quatre derniers pays du G7 a conserver la notation triple A auprès des trois grandes agences de notation.

Les valeurs financières sont également pénalisées par un regain des craintes sur l'extension de la crise à l'Italie, pays auquel elles sont fortement exposées. D'après la Banque des règlements internationaux (BRI), les banques français sont exposés à l'hauteur de 410 milliards d'euros à la dette italienne. La Société Générale et BNP Paribas possèdent par ailleurs des filiales dans ce pays.

La place de Paris a ainsi effacé les gains de ce matin, alimentés par l'annonce à minima de la Réserve fédérale mardi soir. La Fed s'est en effet bornée à promettre des taux directeurs proches de zéro jusqu'à mi-2013, et n'a pas annoncé un nouveau programme d'achat d'obligations d'Etat.

"Les spéculations sur des mesures supplémentaires de stimulation de l'économie par la Fed ont enrayé la chute des indices boursiers avant la réunion du FOMC", notent les stratégistes taux de Société générale. "Le marché fait confiance aux promesses de taux bas de la Fed", ajoutent leurs homologues de Commerzbank.

En zone euro, une seule bonne nouvelle a rassuré momentanément les marchés dans l'après-midi : le placement réussi d'une émission de dette italienne a également remis du baume au coeur des investisseurs. L'Italie a levé 6,5 milliards d'euros d'obligations à un an avec des taux en baisse, un signe rassurant pour les marchés.

Sur le front des valuers, les bancaires ont plongé fortement. A la clôture, Société Générale affiche une chute libre de 14,74%, alors que Crédit Agricole a devisé de 11,81%, suivi par BNP Paribas (-9,47%) et Axa (-10,64%). Ces quatre valeurs affichent les plus fortes baisses du CAC 40.

Dans ce contexte fragile, la Société Générale est l'établissement bancaire le plus pénalisé. "La SocGen fait figure de maillon faible. Des rumeurs de marché, contredits par la banque dans un communiqué, affirment qu'elle aurait besoin d'être recapitalisée", rappelle Jérôme Vinerier.

Du côté des matières premières, les cours du pétrole sont repartis à la hausse. A la clôture, le Brent de la Mer du Nord s'adjuge 1,47% à 104,04 dollars tandis que le WTI gagne 1,04% à 80,37 dollars.