Le CAC 40 enfonce le seuil des 3.000 points, plombé par les craintes sur l'économie américaine

Par latribune.fr  |   |  541  mots
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Au lendemain d'une séance noire, la Bourse de Paris poursuit sa purge, tétanisée par la perspective d'une récession aux Etats-Unis. Une série de mauvais indicateurs macroéconomiques américains, publiés jeudi, plombe encore le moral des investisseurs.

C'est un retour aux fondamentaux économiques. La Bourse de Paris évolue toujours dans le rouge, sur fond de craintes d'une récession aux Etats-Unis. Les indicateurs du chômage, de l'immobilier et de l'activité manufacturière, dévoilés jeudi, laissent, une fois de plus, planer de sérieux doutes sur la santé de la premier économie mondiale. A la mi-séance, l'indice vedette de la place de Paris perd 3,05%, à 2.982,01points. Le CAC 40 enfonce ainsi, par la deuxième fois dans le mois d'août, le seuil symbolique des 3.000 points et enregistre un plus bas de séance à 2.947,91.

La place de Paris n'est pas la seule à sombrer. Le Footsi londonien cède 2,82%, le Dax allemand 3,99% et l'Ibex espagnol 3,01%. Outre-atlantique, à Wall Street, le Dow Jones a clôturé sur une baisse de 3,68% et le Nasdaq de 5,22% jeudi soir.

Cette purge significative sur les marchés actions est alimentée par l'hypothèse d'une rechute de la croissance économique mondiale (« double dip »). En effet, trois indicateurs sur la santé de l'économie américaine, publiés jeudi, confirment les craintes des opérateurs de marché. D'abord, celui sur le nombre de demandeurs d'emplois, qui a progressé de 2 % (408.000 demandes en plus) sur la semaine du 7 au 13 août. Et s'il n'y avait que cela. L'indice des conditions d'activité de la Réserve fédérale de Philadelphie est ressorti en très forte baisse en août et a largement déçu les attentes, atteignant un plus bas depuis mars 2009. Selon les données publiées jeudi, le "Philly Fed" a plongé à -30,7 points en août après 3,2 points en juillet alors que le consensus des analystes anticipait un léger rebond à 3,7 points. Dernière mauvaise nouvelle : le recul inattendu des ventes de logements neufs, qui ont diminué de 3,5%, alors que les analystes tablaient sur une hausse de 3,8%.

Ce vendredi, aucun indicateur macroéconomique n'est attendu, ce qui ne devrait pas contribuer à soutenir le marché.

Dans ce contexte économique fragile, les investisseurs anticipent des baisses de la croissance des entreprises dans les mois à venir. Une prévision qui pénalise la plupart des valeurs de la cote. Les cycliques sont fortement attaquées, à l'instar de Renault (-6,24%), ArcelorMittal (-4,10%) et Vallourec (-4,01%). Les défensives ne parviennent pas à limiter la casse : Pernod perd 3,56% et Essilor (+0,23%) évolue proche de l'équilibre.

Le compartiment financier, toujours pénalisé par les doutes sur la capacité des banques européennes à se refinancer, évolue en ordre dispersé. BNP Paribas perd 3,00% et Société Générale 4,33%, alors que Crédit Agricole (+0,32%) et Natixis évoluent dans le vert (+2,04%). Cette dernière profite de sa faible exposition aux pays européens en difficultés et d'une maison mère puissante.

Pour sa part, Lafarge prend 1,18%, malgré son surendettement.

Du côté des matières premières, les cours de l'or sont, une nouvelle fois, bien orientés. Profitant de son statut de valeur refuge, le prix de l'once évolue autour de 1.863 dollars. Les cours du pétrole sont en baisse. Le Brent de la Mer du Nord perd 0,80% à 106,05 dollars tandis que le WTI cède 2,45% à 80,34 dollars.

Enfin, sur le marché des changes, l'euro perd du terrain face au billet vert. Aux alentours de 10h, un euro s'échangeait contre 1,431 dollar.