Le Cac 40 termine dans la douleur son pire trimestre depuis fin 2002

Par latribune.fr  |   |  590  mots
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Plombé par le regain de craintes d'un ralentissement économique mondial, le Cac 40 a terminé la dernière séance d'un trimestre chaotique en baisse de 1,51%. Sur le trimestre, il abandonne plus de 25%.

A contrario de la veille, le marché parisien a sombré dans le pessimisme. La publication de plusieurs statistiques en provenance des deux côtés de l'Atlantique laisse à nouveau craindre un ralentissement économique général. Le CAC 40 a achevé un troisième trimestre particulièrement chaotique sur une baisse de 1,51% à  2.981,96 points, portant son repli trimestriel à 25,12%. Depuis le troisième trimestre 2002, c'est sa pire performance sur trois mois.

Dans un marché déjà animé par les opérations d'habillages de portefeuilles, aussi appelées "windows dressing", consistant par exemple à solder les positions les plus médiocres, la séance a été marquée par un regain de pessimisme. L'espoir de décisions rapides et fortes qui avait porté le marché en début de semaine est retombé faute d'annonce concrète. Le seul événement de la semaine sur le front de la crise de la dette a en effet été le feu vert allemand sur l'élargissement du Fonds européen de stabilité financière (FESF). Mais, selon Stephen Gallo, analyste chez Schneider FX interrogé par l'AFP, "le problème, c'est que les décisions du 21 juillet sont devenues obsolètes, dépassées par une crise qui n'a fait qu'empirer depuis".

Dans ce contexte, les investisseurs ont froidement accueilli le recul des revenus des ménages aux Etats-Unis en août. Alors que le consensus s'attendait à une hausse de 0,1% d'un mois sur l'autre, les revenus des ménages ont reculé de 0,1%. Une statistique qui a déprimé d'autant plus le marché que c'est la première fois depuis octobre 2009 que les revenus se contractent d'un mois sur l'autre. Une déception que la hausse inattendue de l'activité économique dans la région de Chicago n'est pas arrivé à faire passer au second plan. Pourtant anticipé à 55,5 points, l'indice a bondi jusque 60,4 points en septembre. Mais un tel bond est à relativiser. En effet cet indicateur était tombé à un plus bas de 21 mois en juillet.

Par ailleurs, les intervenants se sont également inquiétés de la santé économique de la zone euro. En Allemagne, première économie de la zone, les ventes de détail ont en effet plongé de 2,9% en août. Par ailleurs l'inflation de la zone euro a grimpé de façon inattendue à 3% en septembre contre 2,5% en août.

Sur le front des valeurs, les valeurs bancaires ont subi une note négative d'UBS. Prenant en compte la lenteur de la sortie de crise en zone euro, l'intermédiaire a significativement abaissé ses objectifs de cours. BNP Paribas a reculé de 3,50%, Crédit Agricole de 3,17% et Société Générale de 5,12%.

Les craintes sur l'économie mondiale et plus précisément le ralentissement confirmé de l'activité manufacturière chinoise a pèsé sur le secteur du Luxe. PPR a lâché 6,15%, soit la plus forte baisse de l'indice CAC 40, tandis que LVMH a reculé de 3,44%. Hors CAC, Hermès a plié de 2,90% tandis que Christian Dior a perdu 5%.

Le secteur automobile, et plus généralement les grandes valeurs cycliques,  était également mal orienté. Renault a chuté de 3,63% tandis que Peugeot s'est replié de 3 %. Vallourec a perdu 5,05%

Devises et pétrole

Sur le marché des changes, la monnaie unique a reculé face au billet vert. A la clôture des marchés européens, un euro s'échangeait contre 1,343 dollar.

Dans le même temps, les cours de l'or noir étaient orientés à la baisse. Le Baril de Brent de la Mer du Nord perdait 0,64% à 103,28 dollars tandis que le WTI se négociait contre 80,87 points (-1,55%).