Haro sur les valeurs bancaires

Par latribune.fr  |   |  366  mots
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Entre l'avertissement de Fitch concernant l'exposition des banques américaines à la zone euro hier et la dégradation par Moody's de plusieurs établissements financiers allemands, les représentants cotés du secteur font figure de lanterne rouge du CAC 40.

Les mauvaises nouvelles s'accumulent pour les acteurs du secteur financier. Hier, à Wall Street,  les investisseurs ont été refroidis par l'avertissement de Fitch sur les banques américaines. Selon l'agence de notation, "les banques américaines ont une exposition directe aux marchés européens en difficulté (Grèce, Irlande, Italie, Portugal et Espagne) qui est gérable" mais en cas de "nouvelle contagion, un risque sérieux se poserait". Ainsi hier à la clôture des marchés américains, Bank of America a chuté de 3,75% à 5,90 dollars, JPMorgan de 3,76% à 31,47 dollars, et Goldman Sachs de 4,16% à 95,60 dollars et Morgan Stanley de 7,97% à 14,66 dollars. En outre, Citigroup a fini sur un replu de 4,14% à 26,86 dollars. Selon le Wall Street Journal, la banque new-yorkaise pourrait annoncer le licenciement de 3.000 personnes. 900 emplois sont menacés dans les activités de courtage et de banque d'investissement en raison de la crise financière. Cela représenterait 5% des effectifs de ces divisions.

Du côté du Vieux Continent, les nouvelles ne sont pas plus rassurantes. L'agence Moody's a dégradé mercredi soir d'un à trois crans la note de dix banques publiques régionales allemandes (Landesbanken), dont LBBW et BayernLB, des établissements considérés depuis longtemps comme constituant le point faible du secteur financier allemand. Ces dégradations ne sont pas liées à la crise de la dette en zone euro mais au fait que ces banques sont moins susceptibles de bénéficier d'un soutien de l'Etat en cas de difficultés en raison d'une nouvelle réglementation et des conditions strictes imposées par la Commission européenne à toute aide apportée, a précisé Moody's.

Ce flux d'annonces négatives incite aujourd'hui les investisseurs à solder leurs positions. En fin de matinée, Crédit Agricole (-3,92%), Société Générale (-3,8%) et BNP Paribas (-3,68%) occupait le bas du palmarès du CAC 40. Depuis le début du mois,  l'indice Stoxx 600 Banks chute de près de 7%, ce qui porte à plus de 35% son repli depuis le début de l'année. Le tout sachant que les niveaux de valorisation su secteur restent à des niveaux de valorisation historiquement faibles, avec un ratio de "price to book" (cours/fonds propres par action) de seulement 0,56.