Les marchés européens plus inquiets de la Grèce que de la France

Par latribune.fr (avec agences)  |   |  591  mots
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Au lendemain de la victoire de François Hollande en France et du succès des partis opposés à l'austérité en Grèce, la Bourse de Paris a ouvert en baisse ce lundi (-1,57%), tout comme Francfort qui a rapidement chuté de 2,18% après l'ouverture. Athènes dégringole de 7,6%.

Les marchés européens avaient intégré la victoire de François Hollande en France. Beaucoup moins celles de la gauche radicale et du parti néonazi en Grèce. Si les Bourses ouvrent en baisse après les élections dans ces deux pays, il semble que ce soit surtout en raison des incertitudes liées à la dette grecque. À  Paris, l'indice CAC 40 perdait 49,50 points (-1,57%) à 3.112,47 points. Vendredi, il avait déjà lâché 1,90%.

Arrivée au pouvoir d'anti-européens en Grèce

"Ce n'est pas tant le résultat des élections françaises qui nous inquiète (l'issue était déjà connue), que les résultats des élections grecques", préviennent les stratégistes du Crédit Mutuel-CIC, interrogé par l'AFP. Une analyse en partie partagée par des économistes d'Aurel BCG qui expliquent :  "La victoire de François Hollande en France ne devrait pas induire un mouvement violent sur les marchés". Le marché attend désormais les élections législatives à venir et les première lois de finance rectificatives. En revanche, de Grèce, "le principal risque, pour les investisseurs, serait l'éclatement de la zone euro avec l'arrivée au pouvoir de partis politiques anti-européens" ainsi que les conséquences sur d'autres pays fragiles en Europe, selon Aurel BGC.

A Paris, les valeurs bancaires souffrent

Les valeurs bancaires faisaient logiquement les frais des tensions en zone euro à l'image de BNP Paribas (-2,91% à 28,15 euros), Crédit Agricole (-5,90% à 3,43 euros) et Société Générale (-3,44% à 16,70 euros). Les titres dépendants de la conjoncture souffraient comme Alcatel-Lucent (-3,57% à 1,08 euro). Lagardère perdait 1,93% à 23,10 euros après le lancement d'une offre publique d'achat de 84 millions d'euros sur l'éditeur de guides numériques de shopping Leguide.com (+22,24% à 24,35 euros). Enfin, Eurodisney plongeait de 4,82% à 3,75 euros après avoir creusé sa perte nette au premier semestre 2011/2012 et averti qu'il envisageait des mesures d'économies s'il n'est pas en capacité de tenir ses objectifs financiers sur l'ensemble de l'exercice.

S&P maintient pour l'instant la note française

Par ailleurs, Standard & Poor's a indiqué ce lundi la note de la France ne devrait pas changer dans l'immédiat. En janvier, l'agence de notation avait dégradé la note de la France à "AA+" et avait assorti cette décision d'une "perspective négative". "Nous pensons toujours qu'il y a au moins une chance sur trois pour que soyons amenés à abaisser la note à long terme de la France cette année ou en 2013", poursuit S&P .

-7,6% à Athènes

La Bourse grecque a enregistré la plus forte dégringolade avec une chute de 7,6% ce lundi à l'ouverture en raison des incertitudes politiques. L'indice des bancaires chutait de 18,5%.
Les volumes étaient très faibles dans les premiers échanges.

Francfort baisse de 2,18%

Ailleurs en Europe, la Bourse de Francfort, de son côté, évoluait en net recul dans les premiers échanges lundi, les investisseurs s'inquiétant pour la gestion de la crise en zone euro. L'indice Dax des trente valeurs vedettes a ouvert en recul de seulement 0,69%, mais a très vite dévissé et perdait 2,18% à 6.418,51 points à 07H06 GMT. A Milan, l'indice vedette FTSE Mib, qui a entamé la séance sur un repli de 2,2%, reculait de 1,83% à 13.664 points. Les valeurs bancaires étaient parmi les plus malmenées. Mediobanca reculait ainsi de 3,03% à 3,388 euros, UBI Banca de 2,08% à 2,444 euros et Banco Popolare de 1,93% à 1,014 euro. Les valeurs industrielles étaient aussi en forte baisse, le groupe automobile Fiat se repliant de 2,76% à 3,31 euros. Par ailleurs, la Bourse de Londres et fermée ce lundi e, raison d'un jour férié.