L'action PSA au plus bas historique en Bourse

Par Pascale Besses-Boumard  |   |  479  mots
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Le titre perd 90% de sa valeur au regard de 2008 et 46% depuis le début de l'année. Il n'y a aucune raison objective pour que l'action remonte. Les constructeurs automobiles n'ont, de toute façon, jamais été prisés des investisseurs.

 Les annonces successives de la direction de PSA ont laissé sans voix les salariés du groupe. Le président de la République, François Hollande, a voulu prendre parti en déclarant qu'il jugeait le plan de restructuration envisagée "inacceptable en l'état".
Pendant ce temps, l'action PSA en Bourse vit, elle aussi, un cauchemar. Vendredi, après la chute de plus de 7% du titre, celui-ci a touché un plus bas historique. A 6,48 euros, il affiche un repli de ....90% par rapport à 2008, le recul par rapport à janvier 2012 s'établissant déjà à 46%. Il faut dire que les constructeurs automobiles n'ont, de toute façon, jamais vraiment eu la cote à la Bourse de Paris. Depuis toujours, PSA comme Renault sont très faiblement valorisés avec des niveaux de PER (price earning ratio ou ratio de capitalisation) particulièrement bas. De fait, Renault affiche aujourd'hui (à 4,9) le plus faible PER du CAC 40 par rapport aux anticipations de résultats 2012. PSA, en revanche se situe à un niveau plus élevé de 18. Mais en fait, c'est parce qu'il a prévu un résultat très faible pour cet 'exercice et le cours actuel, même historiquement bas, offre donc un PER plus conséquent qu'à l'accoutumé.

Désamour historique de la Bourse pour les constructeurs automobiles

Les constructeurs automobiles sont certes très consommateurs de capitaux, très endettés et à la merci des cycles économiques. Et lorsque ceux-ci sont moroses, il n'y a guère d'espoirs pour les marges bénéficiaires de ces entreprises. D'où ce désamour quasi permanent des marchés boursiers pour ce secteur. Ce qui ne fait pas leurs affaires lorsqu'ils souhaitent lever des capitaux en Bourse. En Europe, le schéma est quasiment le même, sauf pour les groupes allemands qui font figures de premiers de la classe. Des entreprises comme Mercedes ou Volkswagen ont très vite réussi à contrer les cycles en se positionnant sur les modèles haut de gamme, très prisés même en période de crise économique. Leur situation d'endettement est nettement meilleure et ils ont également réussi à faire jouer les synergies entre les différents marques.
PSA, lui, est aux abois. Et les investisseurs n'ont pas de raison objective aujourd'hui de revenir sur le titre. Preuve de leurs craintes sur la valeur : même dans l'hypothèse d'une possible entrée de l'Etat au capital pour venir en aide à la firme, l'action ne s'est pas reprise.

La famille Peugeot possède encore 25,3% du capital et les salariés 3,26%


Reste à savoir ce que fera l'Etat pour "accompagner" la situation catastrophique de l'entreprise. L'action, de son côté est promise à court terme à un déclin certain. Rappelons que la famille Peugeot est encore actionnaire à hauteur de 25,3% du capital, les salariés en possédant 3,26% aux côtés d'actionnaires institutionnels étrangers (32,7%), français (18,5%) et d'actionnaires individuels (7,11%)