Bourse : et si le salut venait des pays développés ?

Par Pascale Besses-Boumard  |   |  718  mots
Copyright Reuters (Crédits : <small>Reuters</small>)
Dans un contexte plutôt sombre en Europe, une série d'élements porteurs semblent pourtant se profiler à l'horizon. Et plus spécialement aux Etats-Unis où la reprise du crédit et l'essor de l'exploitation du gaz de schiste sont de très bons augures. Du coup, la rentabilité économique des entreprises des pays développés pourrait s'avérer meilleure que celle des pays émergents.

Le CAC 40 semble vouloir s'accrocher au-dessus de la barre des 3.500 points. Il flirte même avec celle des 3.600 points actuellement, les plus optimistes osant maintenant espérer qu'il terminera l'année aux alentours de 3.700 points. Dégageant ainsi un progrès annuel de l'ordre de 15%. Les investisseurs n'en espéraient pas tant au printemps dernier lorsque la Grèce était venue se rappeler à l'esprit de tous en brandissant la menace d'une sortie de l'euro. Aujourd'hui, beaucoup d'incertitudes et d'inquiétants indicateurs macro économiques gravitent toujours autour des opérateurs. L'horizon semble pourtant s'éclaircir par certains endroits.
Le contexte, on le sait, est particulièrement défavorable aux actions depuis 2008. Quelques chiffres en témoignent: depuis la faillite de Lehman Brothers, 506 milliards de dollars sont sortis des fonds actions (dont 77 milliards depuis le début de 2012). En parallèle, 928 milliards de dollars ont été investis sur les obligations (dont 209 milliards depuis le début de l'année). «Après la bulle Internet, on connaît actuellement une bulle de la sécurité», commente Vincent Strauss de la société de gestion Comgest qui évoque aussi de façon assez imagée d'un «tsunami» de sorties du marché actions.

Un verrou semble avoir sauté

Pour autant, un verrou semble avoir sauté aux Etats-Unis, si l'on en croit les responsables de Comgest : le crédit bancaire est effectivement en train de se redresser. 30% des banques américaines perçoivent ainsi une plus forte demande de crédit de la part des entreprises qui se disent prêtes à accélérer leurs dépenses en informatique. De même la reprise de l'immobilier résidentiel se poursuit-elle alors que le redressement des commandes a conduit à un net retournement de l'indice PMI Global. Autre source d'espoir particulièrement encourageant : grâce à l'essor de l'exploitation du gaz de schiste outre-Atlantique, la première nation économique mondiale pourrait rapidement devenir autonome énergétiquement et ce, pour la première fois de son histoire. On imagine les conséquences sur les prix du pétrole et par ricochet sur les niveaux d'inflation mondiale. Sans parler des répercussions sur la consommation des ménages compte tenu de dépenses énergétiques revues à la baisse.

Des perspectives favorables aux Etats-Unis

Du coup, les perspectives de croissance aux Eats-Unis pourraient s'avérer meilleures que prévu. Et entraîner avec elles une économie européenne actuellement à bout de souffle. Mais à quelle échéance? Si 2013 se présente pour l'instant assez mal sur le Vieux Continent, une bouffée d'oxygène en provenance des Etats-Unis est indubitablement prometteur même s'il est peu probable que les conséquences se fassent sentir avant la deuxième partie de 2013.
En attendant, les entreprises des pays développés (essentiellement américaines et japonaises) pourraient ainsi bénéficier d'une croissance plus forte que par le passé et surtout devancer les sociétés des pays émergents. Avec des moteurs de croissance déjà détectés par les professionnels comme l'essor de la consommation dans les pays émergents, la croissance explosive des données, les besoins toujours plus importants en matière énergétique ou le vieillissement de la population.

Quid des indices boursiers ?

De bonnes nouvelles pour les indices boursiers ? L'indice CAC 40 a terminé la semaine comme il l'avait commencé, en petite hausse pour atteindre 3.605,61 points. «La preuve que la dégradation de la note de la France n'a eu aucun impact, les taux à long terme français étant même au plus bas historique, la preuve que la qualité de notre signature rassure plus qu'autre chose», soutient Guillaume Dumans qui établit chaque jour un indice directionnel (l'indice 2Bremans) à partir de tous les commentaires disponibles sur le net ou via les différentes productions de courtiers, d'analystes et d'économistes. Selon les données récoltées par ce professionnel, il semble que la communauté financière soit persuadée que l'indice a récemment touché un point bas et qu'il ne peut que poursuivre son mouvement de reprise. «Les investisseurs ont maintenant peur de ne pas en être et reviennent volontiers vers les actions», assure-t-il. Et de fait, ce ne serait pas la première fois que la Bourse s'offre un beau rally dans un climat économique exangue.

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