Le rouble atteint un plus bas record face au dollar

Par latribune.fr  |   |  430  mots
Dans ses nouvelles prévisions publiées mardi, le Fonds monétaire international a réduit sa prévision pour la Russie et table sur une baisse de 1% du PIB cette année.
Un dollar valait 80,20 roubles, mercredi, à la Bourse de Moscou. La Russie subit de plein fouet la chute des prix du pétrole, énergie qui représente avec le gaz plus de moitié des revenus de l'Etat.

Jour noir pour Moscou. La valeur du rouble a chuté de 1,4%, mercredi 20 janvier, tombant à son plus bas niveau historique face au dollar. Le billet vert a dépassé 80,10 roubles et atteint 80,20 roubles à la Bourse de Moscou. Depuis la crise financière de 2008, où le gouvernement avait enlevé trois zéros à sa monnaie, jamais la devise russe ne s'était échangé à un tel niveau.

Jusqu'à présent, elle s'était maintenue au-dessus de ses pires niveaux des journées noires de décembre 2014, quand un vent de panique s'était emparé des investisseurs étrangers et des Russes entraînant un effondrement du rouble avant qu'il reparte à la hausse.

L'euro est quant à lui monté jusqu'à 87,67 roubles, le plus bas niveau du rouble depuis décembre 2014. La monnaie unique européenne avait alors atteint 100 roubles.

Augmentation de l'inflation, appauvrissement de la population

"Le rouble qui baisse, cela signifie que l'inflation augmente, et donc une baisse des revenus des ménages, un appauvrissement de la population et une baisse du niveau de vie", a commenté l'économiste Igor Nikolaïev, de la société de conseil FBK Grant Thornton.

"Pour l'économie, cela veut dire que les investissement diminuent encore plus, que les risques se renforcent pour les investisseurs, que la situation économique est instable et incertaine", a-t-il ajouté, interrogé par l'AFP.

Le pétrole représente avec le gaz plus de la moitié des revenus de l'Etat russe et sa chute intervient au moment où la Russie, également visée par des sanctions dues à la crise ukrainienne, espérait sortir de la récession qui l'a frappée en 2014.

De nouvelles coupes budgétaires prévues

Le gouvernement a déjà indiqué qu'avec un pétrole aux niveaux actuels, le produit intérieur brut devrait encore se contracter cette année et que des coupes budgétaires seraient nécessaires. Pour les analystes de la banque Alfa, le marché est "influencé par la situation de l'économie mondiale, qui ne donne pas vraiment de raison d'espérer actuellement".

Dans ses nouvelles prévisions publiées mardi, le Fonds monétaire international (FMI) a réduit sa prévision pour la Russie et table sur une baisse de 1% du PIB cette année. "Nous n'avons toujours pas de programme (...), pas de plan d'action" pour sortir de la crise économique, a dénoncé l'ex-président soviétique Mikhaïl Gorbatchev, cité par l'agence de presse publique Ria Novosti. Jusqu'à présent, "tout ce que l'on nous dit vise visiblement à nous calmer, mais peu d'efforts sont entrepris pour réaliser" ces promesses, a-t-il ajouté.

(Avec AFP)