"Les péages moins chers pour les actionnaires de Vinci" propose un petit porteur

Par AFP  |   |  318  mots
(Crédits : Reuters)
Et si Vinci, particulièrement ciblé par les "gilets jaunes" sur les autoroutes, octroyait une ristourne à ses propres actionnaires sur les péages ? Un petit investisseur a tâté le terrain mais le groupe a vite fermé la porte.

"Vinci pourrait créer (...) une option de paiement du dividende en nature prenant la forme d'abonnement d'autoroutes avec un prix préférentiel", a suggéré Jean-Baptiste de Varax, l'un des actionnaires du géant français du BTP, à l'occasion de l'assemblée générale du groupe mercredi.

Autrement dit, plutôt que recevoir sur leur compte en banque le dividende versé chaque année - il était pour 2018 de 2,67 euros par action -, les actionnaires pourraient choisir de le toucher via une ristourne sur les péages.

Cela permettrait de "développer l'actionnariat populaire qui serait la meilleure protection contre les polémiques sur les sociétés d'autoroutes", avance M. Varax, dont la question était posée par courrier.

L'effet "Gilets jaunes"

Les concessionnaires d'autoroutes comme Vinci ont souvent été visés par le mouvement social des "Gilets jaunes" entamé fin 2018: ces derniers, dont les revendications multiples tournent autour du pouvoir d'achat, ont bloqué des péages et organisé des passages gratuits.

En décembre, Vinci avait suscité une polémique et provoqué de nombreuses critiques politiques, jusqu'au gouvernement lui-même, en annonçant qu'il voulait faire payer les automobilistes passés gratuitement. Il y avait vite renoncé.

Depuis, Vinci et ses concurrents ont accepté de faire un geste pour les conducteurs réguliers -30% de réduction à partir de dix allers-retours par mois - sans revenir sur une nouvelle hausse des péages depuis février.

Le géant du BTP n'ira pas plus loin pour ses actionnaires: il a rejeté la proposition de M. Varax.

"Malheureusement, le groupe n'a pas la liberté de proposer des tarifs préférentiels à ses actionnaires sur les autoroutes car il est tenu par les termes des contrats de concession conclus avec l'Etat, qui prévoient évidemment un principe d'égalité des usagers devant le péage", a expliqué Patrick Richard, secrétaire du conseil d'administration de Vinci.