Hommes-femmes : les trois pires inégalités dans le monde professionnel

Par latribune.fr  |   |  437  mots
80% des emplois à temps partiel sont occupés par des femmes.
Hommes et femmes sont encore répartis de façon très inégale dans les différents métiers en France. Les écarts salariaux découlent tant des discriminations contre les femmes que des emplois moins qualifiés qui leur sont attribués, rappelle le ministère du travail.

Pour que les femmes et les hommes soient répartis de façon égale dans les différents métiers, il faudrait que plus d'une femme ou un homme sur deux change d'activité. Il s'agit d'un des constats émanant d'une étude du ministère du Travail (Dares),  publiée jeudi 5 mars. Voici les trois principales inégalités professionnelles que subissent les femmes, mises en avant par le rapport.

1) Plus de contrats à temps partiel subis

Les femmes sont 30,6% à travailler à temps partiel, contre seulement 7,2% des hommes en 2013, note la Dares. La probabilité de travailler à temps partiel plutôt qu'à temps plein est ainsi près de six fois plus élevée pour une femme que pour un homme tous âges confondus et près de neuf fois plus élevée entre 30 et 54 ans.

Au total, 80% des emplois à temps partiel sont occupés par des femmes. Ce qui n'est pas toujours un choix. Les femmes sont ainsi plus souvent en sous-emploi: elles travaillent à temps partiel mais souhaiteraient travailler davantage. Elles sont 9,7% dans cette situation, contre 3,5% des hommes, mentionne la Dares. Entre 2003 et 2013, le taux de sous-emploi a augmenté pour les femmes, mais aussi pour les hommes.

2) Les écarts de salaires à 15,2%

Les écarts de salaires moyens atteignent 15,2% en 2013 en France, selon un rapport publié par Eurostat jeudi 5 mars.

Cet écart, en baisse depuis 10 ans (-2,4 points pour les revenus du secteur privé, selon la Dares) s'explique "par des différences de caractéristiques (niveau de diplôme, expérience professionnelle, catégorie socioprofessionnelle, statut de l'emploi, secteur d'activité)", souligne la Dares. Mais il existe également des raisons plus obscures, rappelle le ministère: "le reflet de pratiques de discrimination salariale ou de processus inégalitaires jouant en défaveur des femmes à divers moment de la carrière, voire en amont de la vie professionnelle".

3) Moins de postes à responsabilité

Dans le monde du travail, l'étude de la Dares rappelle que les femmes sont moins présentes dans les postes à responsabilités. Ainsi, 27 % d'entre elles (22 % d'employés et 5 % d'ouvriers) occupent des postes peu qualifiés d'employées ou d'ouvrières, contre 15 % des hommes. Plus inquiétant, cet écart reste stable depuis 2003. 15 % des femmes qui travaillent occupent un poste de "cadre ou profession intellectuelle supérieure" contre 20 % des hommes.

Concernant les postes au sommet de la hiérarchie, la fonction publique fait figure de bon élève puisque la part des femmes dans le personnel de direction (43 % en 2013) est proche de celle dans l'ensemble des cadres. Leur part est bien moins élevée dans le secteur privé: seules 26 % de femmes figurent parmi les cadres d'état-major administratifs, financiers, commerciaux des grandes entreprises.