À peine plus d'une réunion sur deux est considérée comme "productive"

Par latribune.fr  |   |  466  mots
Plus de 4 salariés sur 10 (44%) utilisent leur smartphone ou leur ordinateur pour faire autre chose pendant ces réunions, selon l'étude.
Près d'un salarié sur cinq déplore qu'il n'y ait "pas d'ordre du jour" ou "d'objectif clairement défini" et 26% ne voient pas la nécessité de leur présence à ces réunions, selon un sondage OpinionWay publié mardi.

Inutiles, les réunions ? Très nombreuses, elles sont loin d'être toujours productives, selon une étude OpinionWay publiée mardi qui pointe aussi la "faible autonomie" des salariés, même cadres, sur leur charge de travail et sur la prise de décision au sein de leur entreprise.

Selon cette étude réalisée pour le cabinet Empreinte Humaine, spécialisé dans la prévention des risques psychosociaux et la qualité de vie au travail, du 3 au 19 avril 2017 auprès de 1.012 salariés d'entreprises de 500 salariés et plus (méthode des quotas) dans des secteurs économiques variés, à peine plus de la moitié (52%) de ces réunions sont considérées comme productives. Environ 18% des salariés déplorent qu'il n'y ait "pas d'ordre du jour" ou "d'objectif clairement défini" et 26% ne voient pas la nécessité de leur présence à ces réunions. Pourtant, 75% des mêmes répondants déclarent ne pas avoir la possibilité de décliner l'invitation et de ne pas y participer.

Pas étonnant alors que plus de 4 salariés sur 10 (44%) utilisent leur smartphone ou leur ordinateur pour faire autre chose pendant ces réunions, selon l'étude. Ils consultent alors leurs courriels (57%), en envoient (43%), travaillent leurs dossiers (40%) ou consultent internet (22%) tandis que 46% disent prendre des notes sur le contenu de la réunion.

25% des réunions aboutissent à des prise de décision

Alors que répondants passent en moyenne 4,5 heures par semaine en réunion, soit 3,4 semaines par an, et plus du double (6,2 semaines) pour les cadres, l'étude indique également que "seule 1 réunion sur 4 aboutit la plupart du temps à une prise de décision", selon les salariés qui sont seulement 33% à considérer que, lorsque des décisions sont prises, elles le sont "au plus près du terrain".

Par ailleurs, alors que les changements s'accélèrent, le rythme de prise de décision stagne par rapport à il y a 5 ans pour près de la moitié des personnes interrogées (49%) et tend même à ralentir, disent 28% d'entre elles. Près de quatre salariés sur dix (39%) jugent la collaboration "globalement inefficace".

Les salariés consultés mais pas écoutés

Le cabinet commanditaire de l'étude attribue ces résultats à ce qu'il appelle "la surcharge collaborative", la multiplication des consultations et des avis demandés, dont il n'est pas forcément tenu compte dans la prise de décision et dans l'établissement de la charge de travail du salarié.

Il souligne aussi que même les cadres ont encore "un faible niveau d'autonomie" pour agir sur leur charge de travail (55% indiquent pouvoir prendre des décisions) dans les entreprises, tandis que deux tiers des salariés estiment que les décisions sont très majoritairement prises par leur direction.

(avec AFP)