Attractivité : la France double l'Allemagne pour les investissements étrangers

Par Boris Cambreleng, AFP  |   |  534  mots
(Crédits : Reuters/Gonzalo Fuentes)
La France s'est imposée en 2018 comme le 2e pays le plus attractif en Europe en matière d'investissements étrangers (1er pour les projets en R&D et dans l'industrie), selon un baromètre publié par EY ce mardi 4 juin, qui vient conforter les signaux d'un réveil industriel dans l'Hexagone. Avec 1.027 projets d'investissements directs étrangers (dont 339 dans l'industrie), la France fait ainsi mieux que l'Allemagne et rattrape presque le Royaume-Uni.

La France a tiré son épingle du jeu en matière d'investissements étrangers l'an dernier, à l'inverse du marasme constaté dans le reste de l'Europe, selon le baromètre annuel EY de l'attractivité publié ce mardi 4 juin. Tous secteurs confondus, le cabinet EY recense 1.027 projets d'investissements internationaux en France (+1% sur un an), qui rattrape presque le Royaume-Uni avec 1.054 projets, en baisse de 13%, et passe devant l'Allemagne qui en dénombre 973 (également -13%).

Dans un contexte général de baisse de 4% du nombre de projets d'investissements directs étrangers sur le Vieux continent, "la France résiste aux chocs", selon le titre de l'étude.

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[Crédits : EY]

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Leadership européen dans l'industrie

Elle le doit aux implantations industrielles internationales, pour lesquelles elle caracole en tête du classement de 48 pays européens avec 339 projets recensés l'an dernier, contre 203 pour la Turquie et 152 pour l'Allemagne. En R&D, la France s'est hissée à la première place en 2018 avec 144 centres innovants accueillis, en hausse de 85% sur un an, contre 74 au Royaume-Uni et 64 en Allemagne, tous deux en baisse.

A l'inverse, le nombre de projets est en recul pour les implantations tertiaires et commerciales sur le territoire français, qui baissent de 24%, tandis que le pays ne parvient pas à combler son retard en matière d'implantations de sièges sociaux, à cause de sa fiscalité non compétitive par rapport notamment au Royaume-Uni.

« L'industrie, qu'on croyait un peu perdue, est redevenue un enjeu contemporain », a déclaré à l'AFP Christophe Lecourtier, directeur général de Business France, l'agence publique chargée d'attirer les investisseurs étrangers.

Le nombre d'emplois industriels créés en France a en effet enregistré un petit rebond en 2017 et 2018 après une longue période de baisse, même si les suppressions de postes se succèdent encore, comme celles, au nombre d'un millier, annoncées chez General Electric la semaine dernière.

L'enthousiasme vis-à-vis de Macron s'est tassé

Paris reste pour la deuxième année consécutive la métropole européenne la plus attractive, mais c'est avant tout dû au recul de l'attractivité de Londres alors que la capitale française est "touchée par le climat social", à la suite du mouvement des "Gilets jaunes".

L'enthousiasme des investisseurs pour la France après l'élection d'Emmanuel Macron est toutefois retombé : ils ne sont plus de 30% à considérer que l'attractivité de la France va s'améliorer au cours des trois prochaines années, alors qu'ils étaient 56% de cet avis l'an dernier, selon un panel de 506 réponses obtenues au mois de janvier. Et seuls 19% envisagent de développer leur activité en France en 2019, contre 24% dans ce cas en 2018.

Pour Christophe Lecourtier, les signaux reçus des investisseurs depuis le début de l'année restent toutefois bons. Interrogés sur les "Gilets jaunes", ils « sont surtout sensibles aux conditions de sortie de la crise plutôt qu'aux raisons de la crise », affirme le directeur de Business France.

Pour raviver leur optimisme, les investisseurs interrogés par EY demandent avant tout au gouvernement une "simplification administrative pour les entreprises" (à 47%), "d'améliorer la compétitivité fiscale de la France" (44%), et de "poursuivre la réduction du coût du travail" (37%).