France : avec la guerre russe en Ukraine, le prix du gazole a bondi de 14 centimes le litre en une semaine, et ce n'est pas fini

Par latribune.fr  |   |  972  mots
(Crédits : Reuters)
Selon les données hebdomadaires du ministère de la Transition écologique arrêtées vendredi, le prix du gazole a pris 14 centimes le litre en moyenne en une semaine. Le litre de gazole valait ainsi 1,8831 euro en moyenne (+14,16 centimes sur une semaine) et celui de super SP 95 1,8889 euro (+7,56 centimes). Avec la flambée des cours du pétrole qui a accéléré depuis vendredi, la hausse des prix à la pompe va continuer.

Le président de Système U, Dominique Schelcher l'avait prévu il y a déjà plusieurs jours Jeudi dernier sur RMC, il tirait la sonnette d'alarme à propos « d'une hausse brutale du carburant dans les jours à venir". La veille, c'est l'Union française des industries pétrolières (Ufip) qui avait alerté sur un probable risque d'augmentation des prix à la pompe "de quelques centimes par litre", alors qu'"on était déjà dans des plus hauts historiques".

Au moment où il parlait, les courbes étaient déjà en forte hausse. Notamment pour le gazole. Selon les données hebdomadaires du ministère de la Transition écologique arrêtées vendredi, le prix du gazole a pris 14 centimes le litre en moyenne en une semaine. Le litre de gazole valait ainsi 1,8831 euro en moyenne (+14,16 centimes sur une semaine) et celui de super SP 95 1,8889 euro (+7,56 centimes),

Et la hausse va continuer au regard de la flambée des prix du pétrole. Ce dimanche, le cours du Brent a tutoyé les 140 dollars le baril, pas très loin du record observé en juillet 2008 (147 dollars).

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La flambée des prix des carburants, qui atteignent de nouveaux records depuis des semaines, a été alimentée par la reprise économique mondiale et une offre toujours limitée des grands pays producteurs de pétrole. Cette tendance a été exacerbée depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie la semaine dernière. Même si le pétrole russe est, en théorie, exempté pour l'instant de sanctions, les exportations russes ne trouvent plus preneur, Shell étant l'un des seuls à s'y être risqué cette semaine. Il pourrait être également concerné par les sanctions. Dimanche, Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine a indiqué que les Etats-Unis et l'Union européenne discutaient "très activement" de la possibilité d'interdire les importations de pétrole russe.

Les prix du gaz continuent eux aussi leur flambée, à plus de 270 euros le MWH.

La "facture ne sera pas indolore pour les Français"

La facture ne sera pas « indolore » pour les Français avait d'ores et déjà prévenu la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili vendredi sur France Info. Pour les ménages l'addition pourrait aussi être salée, en particulier sur les prix des carburants. Leurs dépenses énergétiques pourraient s'envoler de 400 euros cette année, pour atteindre 2.800 euros, selon une évaluation de l'assureur-crédit Euler Hermes.

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En réponse, pas de « quoi qu'il en coûte » en 2022 pour aider les ménages français à supporter la hausse des prix de l'énergie, mais un coup de pouce à 22 milliards d'euros. C'est en effet ce qu'a annoncé le ministre de l'Économie ce lundi 7 mars sur RMC/BFM TV. Bruno Le Maire a ainsi expliqué que le gel des prix du gaz devrait coûter « sans doute 10 milliards d'euros sur l'intégralité de l'année 2022 », contre 1,2 milliard d'euros budgété jusqu'ici. « Le plafonnement des tarifs de l'électricité » a quant à lui coûté « 8 milliards d'euros et l'indemnité inflation 4 milliards d'euros ».

« La facture totale s'élève à plus de 20 milliards d'euros sur la seule protection de nos compatriotes contre la flambée des prix de l'énergie », a indiqué Bruno Le Maire, précisant que le gouvernement est prêt à prendre « davantage » de mesures de soutien au pouvoir d'achat des ménages. Il s'agira, le cas échéant, de réponses « ciblées ». « On ne répond pas à un tournant géopolitique majeur uniquement en versant un chèque ici ou là », a-t-il prévenu, en référence à l'offensive russe en Ukraine déclenchée fin février qui a accentué la hausse des prix de l'énergie.

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Envolée des prix à la pompe en Californie

Les prix à la pompe explosent aussi aux Etats-Unis. En Californie, le prix de l'essence ordinaire à la pompe a battu vendredi un record aussi historique que symbolique en Californie: plus de 5 dollars par gallon (3,78 litres) en moyenne. Ce prix, qui équivaut à environ 1,34 dollar par litre (1,23 euro) ferait certes sourire n'importe quel automobiliste européen (la moyenne en France s'établissait autour de 1,90 euro par litre) mais il peut choquer les esprits aux Etats-Unis, où la voiture est reine et les conducteurs habitués à des prix bas. Selon les données relevées par l'association d'automobilistes AAA en Californie, le prix de l'essence à la pompe était 36% plus élevé que l'an dernier à la même époque, mais les conducteurs interrogés par l'AFP à Los Angeles semblaient en prendre leur parti pour l'instant.

"C'est cher, mais ça a été toujours été plus cher ici en Californie (que dans les autres Etats américains, ndlr) donc je pense qu'on est habitués", lâche Harry Lee, qui s'est arrêté pour faire le plein sur le chemin du travail.

D'après l'AAA, l'automobiliste américain paye environ un dollar par litre d'essence, mais la Californie a une fiscalité et des normes environnementales bien plus strictes, exigeant par exemple une formule spécifique pour les carburants durant les mois chauds pour réduire la pollution. Les prix californiens sont donc toujours mécaniquement plus élevés qu'ailleurs. Si la hausse a été alimentée par la reprise économique et une offre toujours limitée des grands pays producteurs de pétrole, elle a aussi été provoquée en Californie du Sud par des facteurs saisonniers, comme l'arrêt pour maintenance de certaines raffineries, observe l'AAA locale.