Les dépenses pour soutenir le pouvoir d'achat n’empêcheront pas de tenir les engagements sur la baisse de la dette publique et la réduction des déficits (Le Maire)

Par latribune.fr  |   |  499  mots
Numéro deux du gouvernement, à la tête un Bercy aux compétences élargies, Bruno Le Maire étend son influence. (Crédits : Reuters)
Lors de la passation des pouvoirs entre Olivier Dussopt et Gabriel Attal, le numéro deux du gouvernement, Bruno Le Maire, a réaffirmé la priorité du gouvernement de « protéger les Français » contre la hausse des prix et de lutter contre l’inflation. Un projet de loi sera examiné en juin après les élections législatives.

A peine reconduit à son poste de ministre de l'économie, Bruno Le Maire a dressé les lignes de son action, samedi, lors de la passation des pouvoirs entre Olivier Dussopt et Gabriel Attal, au poste de ministre délégué aux Comptes publics. Après avoir protégé « massivement les entreprises et les salariés » pendant la crise sanitaire, le ministre a déclaré que désormais la « protection des Français contre l'inflation » sera la nouvelle priorité du gouvernement.

« Dès octobre 2021, nous avons mis en place un bouclier tarifaire sur l'électricité et le gaz, qui nous permet d'avoir aujourd'hui le taux d'inflation le plus faible de la zone euro », a rappelé Bruno Le Maire.

L'inflation flirte avec les 5 % en France contre près de 8% en Allemagne. Mais ces mesures ont un coût de quelque 26 milliards d'euros (essentiellement un manque à gagner) sur le budget de l'État.

« Dès demain, nous allons nous atteler avec Gabriel Attal à la préparation du projet de loi sur le pouvoir d'achat. Je veux être clair : pour réussir à protéger efficacement nos compatriotes, chacun doit participer au combat contre l'inflation. Je recevrai dès lundi les acteurs économiques pour étudier avec eux comment ils peuvent aussi participer à la protection des Français contre la hausse des prix, que ce soit par la prime Macron, par les salaires ou par les engagements de filière », ajoute le ministre.

Budget rectificatif

Numéro deux du gouvernement, Bruno Le Maire est désormais à la tête d'un grand Bercy qui regroupe à la fois l'économie, les finances mais aussi la « souveraineté industrielle et numérique ». Le président réélu Emmanuel Macron a souhaité jouer la continuité à Bercy à l'heure où l'horizon économique et financier s'assombrit singulièrement, mais aussi l'équilibre avec une première ministre, Elisabeth Borne, plutôt classée « à gauche ».

Cette dernière avait déclaré, vendredi, que le premier projet de loi examiné par le Parlement issu des élections législatives du mois de juin serait consacré au soutien au pouvoir d'achat. Un budget rectificatif, qui doit inclure des mesures de pouvoir d'achat (augmentation générale des fonctionnaires, chèque alimentaire, revalorisations des retraites et des minima sociaux notamment), sera donc présenté après les élections législatives des 12 et 19 juin.

La lutte contre l'inflation sera néanmoins conduite, précise le locataire de Bercy, sous la double contrainte de la stratégie économique du gouvernement : « le renforcement de la souveraineté industrielle et numérique et la maitrise des comptes publics ». « Les dépenses que nous engageons" pour le pouvoir d'achat "ne nous empêcheront pas de respecter les engagements du président de la République sur la baisse de la dette publique et la réduction des déficits », a bien précisé le ministre.

En 2021, le déficit, malgré la forte reprise économique, a atteint 6,5% du PIB et la dette publique près de 113% du PIB. Bien au-delà des critères de Maastricht.