Budget de la Sécu : le retour à l'équilibre en 2019 "est compromis" selon Buzyn

Par latribune.fr  |   |  319  mots
(Crédits : Reuters)
Les mesures d'urgence votées fin décembre par le gouvernement pour répondre à la crise des "Gilets jaunes" devraient priver la Sécurité sociale de 2,6 milliards d'euros de recettes. Le retour à l'équilibre des comptes en 2019 est "compromis", a indiqué Agnès Buzyn ce mardi 22 janvier.

Les mesures d'urgence votées fin décembre pour répondre à la crise des "Gilets jaunes" pourraient sérieusement compromettre le retour à l'équilibre des comptes de la Sécurité sociale en 2019, a déclaré Agnès Buzyn, ministre de la Santé, lors de ses vœux à la presse ce mardi 22 janvier.

Pour la première fois depuis 2001, la Sécurité sociale devait afficher un léger excédent, de l'ordre de 100 millions d'euros selon la loi de financement votée début décembre.

« Il va falloir revisiter ce calendrier. Evidemment, nous continuons de viser le retour à l'équilibre, mais je n'ai pas de date à vous donner aujourd'hui », a-t-elle indiqué.

Des "répercussions" sur la loi dépendance attendue courant 2019

Les "mesures d'urgence économiques et sociales" promises par Emmanuel Macron ont changé la donne. La baisse du taux de CSG pour une partie des retraités et l'avancement au 1er janvier - au lieu du 1er avril -, de l'exonération de cotisations sociales sur les heures supplémentaires vont, en effet, priver la Sécurité sociale de 2,6 milliards d'euros de recettes.

L'exécutif n'a pour l'heure pas précisé si l'État compenserait ce manque à gagner. « Nous commençons les travaux et la réflexion autour des conséquences à tirer de ces mesures d'urgence », a expliqué Mme Buzyn.

Le gouvernement entend par ailleurs réviser les relations financières entre l'État et la Sécu, sur la base d'un rapport remis l'an dernier au Parlement, mais pas publié à ce jour. Ce document « va servir de base à un travail que nous avons à faire dans les mois qui viennent pour le retour à l'équilibre de la Sécurité sociale », a-t-elle affirmé.

La ministre a en outre reconnu que la rechute des comptes sociaux aurait des répercussions sur le projet de loi "dépendance" attendu courant 2019, qui « tiendra évidemment compte de ce décalage de calendrier ».

(avec AFP)