Caen assiégée par les tracteurs, les éleveurs réclament Stéphane Le Foll

Par latribune.fr  |   |  400  mots
Les tracteurs bloquent les 4 points d'accès au périphérique de Caen.
Les éleveurs ont installé leurs tracteurs aux quatre points d'accès du périphérique de la ville de Caen. Ils réclament la visite de Stéphane Le Foll.

Plusieurs dizaines d'éleveurs en colère ont commencé lundi matin à bloquer les quatre principaux accès au périphérique de Caen pour protester contre la faiblesse des prix de leurs productions, exigeant une visite du ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, avant de lever les blocages, selon le président de la FDSEA du Calvados, Jean-Yves Heurtin.

Que Stéphane Le Foll vienne traîner ses bottes

"Nous avons environ 25 tracteurs à chacun des points de blocage", a déclaré M. Heurtin à l'AFP. "Il faut que Stéphane Le Foll vienne traîner ses bottes dans les exploitations agricoles (...) et fasse respecter les accords du 17 juin" avec la grande distribution, a-t-il lancé. "Les gens sont très remontés, il n'est pas question que nous on bouge", a dit le responsable du syndicat agricole départemental.

Selon M. Heurtin, les quatre principaux accès au périphérique de Caen sont bloqués, en direction de Rennes, Paris, Cherbourg et Falaise.

Le syndicaliste, qui se trouve à la sortie vers Falaise, au sud de l'agglomération, a précisé que les véhicules étaient redirigés vers le centre-ville, qui risque "de se retrouver rapidement engorgé".

Les forces de l'ordre absentes

A l'embranchement de l'A84, en direction de Rennes, un photographe de l'AFP a constaté la mise en place du barrage par une vingtaine de tracteurs à 06H15. Le barrage n'est pas filtrant, aucun véhicule ne passe, a-t-il précisé.

Un premier poids lourd, originaire de Bosnie, s'est ainsi retrouvé coincé dans la bretelle de sortie, avant que d'autres camions ne viennent rapidement constituer un bouchon derrière lui. Les forces de l'ordre n'étaient pas présentes.

Les actions des agriculteurs du Calvados ont commencé dimanche après-midi avec des déversements de gravats et de déchets devant plusieurs cibles symboliques de la filière, comme des abattoirs et des grandes surfaces, ainsi qu'avec des opérations escargot sur les routes.

Une agence du Crédit Agricole à Bretteville-sur-Odon, dans la banlieue de Caen, a encore été prise pour cible pendant la nuit, a constaté le photographe de l'AFP.

Selon M. Heurtin, entre 20 et 30 points ont été pris pour cible, les tracteurs déchargeant leur benne devant les accès.

"La grande distribution a eu sa part, ainsi que les intermédiaires et les fournisseurs de la restauration, qui s'approvisionnent encore en matière étrangère", a-t-il dit.